Âge de 33 ans, un homme était jugé en appel aux assises du Calvados jeudi 22 et vendredi 23 juin, pour des violences infligées en mai 2015 à un codétenu de la prison d'Argentan.
Dans cette maison d'arrêt de l'Orne, les portes des cellules restent ouvertes dans la journée. Leurs occupants peuvent aller et venir, sans horaires stricts à respecter. Le 20 mai 2015, en fin de matinée, le trentenaire est en train de nettoyer les sanitaires. Il est responsable de ce travail. Son codétenu, 33 ans au moment des faits, en prison pour des malversations, vient de se lever et décide de prendre une douche. L'accusé lui interdit l'accès, car il veut d'abord finir le ménage.
Des dégâts irréversibles
Il lui donne un coup de poing et, s'emparant de la raclette de nettoyage, lui en assène un très fort coup sur la tête. L'appareil reste fiché dans le cerveau et un morceau d'os y pénètre. Le blessé est assommé et saigne abondamment. Les gardiens sont appelés et les secours arrivent. La victime sera orientée vers l'hôpital d'Argentan puis, devant la gravité des blessures, au CHU de Caen.
Des dégâts irréversibles sont diagnostiqués. L'homme s'enfonce peu à peu dans le coma et s'en sortira difficilement. À son réveil, on s'aperçoit qu'il est hémiplégique, a des troubles du langage. Une prise en charge est nécessaire pour les gestes quotidiens.
Handicapé à 78 %
Le premier procès de l'accusé a eu lieu le 13 janvier 2021 à Alençon, où il est condamné à 4 ans de prison dont 2 avec sursis probatoire. Estimant la peine trop légère, le ministère public fait appel. Un nouveau procès a ainsi lieu à Caen, jeudi 22 et vendredi 23 juin 2023.
L'homme se présente libre. La victime est présente, avec sa mère et une amie. Si ses séquelles sont irréversibles, l'ancien codétenu, grâce à la pratique intensive de sport, peut marcher, se déplacer. Même si son langage s'est amélioré, il demeure handicapé à 78 % et a toujours besoin de quelqu'un près de lui.
Lors des plaidoiries, l'avocat des parties civiles réclame une peine exemplaire, expliquant que le drame doit être pris en compte et que le handicap est définitif. Pour l'avocat général, il s'agit "d'une histoire de violence banalisée". Il demande 10 ans d'emprisonnement. Après délibéré, Momar Soupa Yali est condamné à 8 ans de prison avec dépôt immédiat, interdiction de port d'armes pendant 5 ans. Les intérêts civils ont été accordés lors du premier procès et il n'y a pas eu d'autre demande de dédommagement.
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