La Guerre froide et l'affrontement entre le bloc soviétique et le bloc américain, la guerre du Vietnam, le procès des nazis, mai 1968, l'émancipation des femmes, le franquisme, Fidel Castro et Cuba… Il s'en est passé des choses dans le monde entre 1960 et 1975 ! Des événements aux répercussions encore visibles aujourd'hui et sur lesquels se base notre société actuelle. Pour tout décrypter, le Mémorial de Caen et la Fondation Gandur pour l'Art se sont associés pour proposer, à partir du jeudi 22 juin, une exposition intitulée Années pop, années choc, 1960-1975.
Ambiance pour un thème pas toujours gai
Ce ne sont pas moins de 69 peintures appartenant à la fondation de l'Helvète Jean Claude Gandur qui sont ainsi accrochées sur les murs du Mémorial. "Je souhaite mettre en avant des peintres oubliées", témoigne celui qui détient près de 350 tableaux de cette période de l'histoire. Années pop obligent, la couleur est de mise ! "Les peintres reprennent les codes de la bande dessinée. Ils utilisent des couleurs très pop, très saturées, comme l'orange ou le violet. On est loin des tons tristes et ternes de l'après-guerre", illustre Stéphane Grimaldi, l'un des deux commissaires de l'exposition. "C'est une peinture vivante, engagée et colorée", complète son homologue Yan Schubert.
Les bouteilles de Coca-Cola, symboles de la mondialisation.
Mais aussi des objets d'époque
Une vieille télévision qui diffuse le célèbre discours de Martin Luther King, une triste capuche du Ku Klux Klan, des bouteilles de Coca-Cola, des objets où figure le visage des grands dirigeants communistes de la période… L'exposition ne présente pas que des peintures ! Et parmi tous ces articles apportant une réelle plus-value, l'un retient particulièrement l'attention de Stéphane Grimaldi.
"Nous avons une arme de poing allemande Luger, qui a été retrouvée à proximité d'une fosse d'exécution en Ukraine par l'armée allemande de la population juive. Je pense qu'elle représente au mieux de ce qu'ont été les crimes nazis", abonde-t-il, alors qu'une des dix sections de l'exposition est justement consacrée aux procès des nazis, avec celui d'Adolf Eichmann.
Stéphane Grimaldi
Un pistolet allemand ayant été utilisé pour exécuter des juifs en Ukraine.
Si elle peut se visiter avec un œil artistique, l'exposition a également un versant très éducatif. "La peinture n'est pas que décorative, elle raconte aussi l'histoire. Elle est le témoignage de ce qu'il s'est passé, et elle doit être montrée à la jeunesse", estime Jean Claude Gandur. À Stéphane Grimaldi, l'ancien directeur du Mémorial, de conclure avec une prédiction : "Cette exposition va très bien marcher car c'est une peinture militante qui représente parfaitement son époque. La période de la Guerre froide, c'est un sujet que nous abordons encore quasi quotidiennement."
Jean Claude Gandur, à gauche, aux côtés de Yan Schubert, conservateur à la Fondation Gandur pour l'Art, Kléber Arhoul, directeur du Mémorial de Caen, et Joël Bruneau, le maire de Caen.
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