L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en Normandie a fait un compte rendu de ses inspections dans les sites nucléaires dans la région, jeudi 15 juin. La Normandie comporte trois centrales nucléaires : Flamanville, dans la Manche, et Penly et Paluel, en Seine-Maritime, mais aussi le centre de stockage de la Manche et le site d'Orano à La Hague.
L'ASN vérifie la sûreté de toutes les activités utilisant le nucléaire, cela ne concerne donc pas uniquement les centrales. Dans le domaine médical, les scanners, la radiologie ou les services de médecine nucléaire sont ainsi surveillés. Les domaines vétérinaires, industriels et de la recherche aussi sont contrôlés par l'ASN. Autre domaine surveillé par l'ASN : le transport de substance radioactive.
Pour évaluer la sécurité dans une centrale, l'ASN se penche, notamment, sur trois critères : la sûreté nucléaire, la protection sur les émissions d'ondes (la radioprotection) et la protection de l'environnement. Selon le gendarme du nucléaire, les centrales normandes sont dans les standards de sûreté, mais il reste toujours des progrès à faire.
La centrale de Flamanville
La centrale était sous surveillance renforcée ces dernières années. En juillet 2022, cette mesure a été levée. EDF a mis en place un plan d'action pour mettre à niveau les installations et mieux former les employés et les prestataires. Au niveau de la sûreté nucléaire, la centrale rejoint ainsi le niveau des autres installations nucléaires de l'Hexagone. La radioprotection est meilleure, tout comme la protection de l'environnement. L'ASN note une meilleure gestion des déchets radioactifs. L'autorité attend tout de même de nouveaux progrès.
La centrale de Paluel
Concernant la sûreté nucléaire et la protection de l'environnement, la centrale de Paluel se trouve à niveau équivalent des autres centrales françaises. L'ASN note par néanmoins que l'installation se distingue au niveau de la radioprotection : "Les arrêts pour maintenance réalisés au cours de l‘année 2022 ont tous eu une dosimétrie inférieure à leur prévisionnel initial", explique l'organisme. En d'autres termes, il y a eu moins de rayonnement émis que prévu.
La centrale de Penly
Pour cette centrale, l'ASN considère que les trois critères évalués rejoignent les standards des autres installations. Au niveau de la sûreté nucléaire, "la rigueur d'exploitation est en progrès", note l'organisme de contrôle. "Dans le domaine de la radioprotection, l'ASN considère que des insuffisances persistent concernant la maîtrise du risque de contamination", édicte-t-elle. L'ASN estime les résultats satisfaisant en termes de protection de l'environnement.
Les corrosions sous contraintes
C'est Le sujet des centrales nucléaires en 2022. Aucune corrosion sous contrainte n'a été découverte sur la centrale de Paluel. À Flamanville, une a été trouvée, de 200 micromètres, ce qui est infime. À Penly, une fissure de 23 mm sur un tuyau de 27 mm d'épaisseur a été découverte, mais dans un endroit où cela n'aurait pas dû arriver : lors de l'installation de la centrale, cette pièce avait été soudée une première fois en atelier puis ressoudée à sa place, causant sa fragilité.
EDF dispose maintenant d'une technique pour sonder ses tuyaux rapidement à la recherche de ces corrosions sous contraintes. "90 % des soudures seront contrôlées avant la fin de l'année et le reste au premier trimestre", assure l'ASN.
Focus sur l'EPR de Flamanville
L'ASN a fait un point plus précis sur les actions de contrôle qu'elle mène sur le chantier de l'EPR de Flamanville.
EDF a fait une demande de mise en service de son EPR de Flamanville en 2021. Depuis, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) regarde particulièrement deux angles dans ses contrôles : tout d'abord la conformité avec le cahier des charges fixé lors de l'autorisation de construction, et ensuite la préparation d'EDF pour exploiter l'EPR.
Pour vérifier si l'électricien est bien en train de passer d'un chantier à une exploitation, l'ASN a mené une inspection de revue fin mai 2023. En tout, 15 inspecteurs de l'ASN et 11 experts de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) ont étudié l'EPR sous toutes ses soudures pendant une semaine. Le résultat n'est pas encore dévoilé, mais l'ASN souligne que la manière de conduire ce qu'il reste à faire est bonne. Elle soulève tout de même la question du temps que va prendre l'écriture de tous les documents pour gérer l'EPR.
Deux consultations du public
Une première consultation du public est en cours jusqu'au 15 septembre. Toute la documentation sur l'EPR est disponible donc le dossier de mise en service avec l'étude d'impact, le rapport de sûreté… C'est un pavé de 20 000 pages. Les citoyens peuvent poser leurs questions, leurs doutes et l'ASN y répondra.
La deuxième consultation sera sur la décision de l'ASN et sur les moyens de contrôle qu'elle mettra en place par la suite.
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