Ce « référendum sauvage » avait pour organisateurs les syndicats CGT, SUD, FO et CFTC. Mais pas seulement... Beaucoup d'élus locaux, et même quelques députés, s'y étaient associés. La plupart étaient de gauche, mais il y avait des élus centristes et quelques UMP, tant le sujet de La Poste devenait brûlant dans les circonscriptions.
Résultat : 2,12 millions de Français sont venus voter, dans une atmosphère joyeusement trans-partisane. À Châtillon-en-Bazois (Nièvre), par exemple, plus de soixante maires bourguignons, ceints de leur écharpe tricolore, ont voté en groupe. En Ille-et-Vilaine, un collectif de maires mené par deux des leurs, un socialiste et un non-inscrit, rassemblait indépendamment des appartenances politiques, pour défendre le maintien des bureaux de poste dans les communes...
Fillon hésite
Et les usagers ont voté massivement (90 %) pour un non à la privatisation de La Poste. La plus forte participation a été enregistrée dans les zones rurales et les banlieues populaires, qui redoutent dêtre les victimes des fermetures de bureaux.
Ces quelques deux millions de Français pensent en effet que, si lon privatisait La Poste, les prestataires privés – laissant tomber le monde rural et les banlieues – ne desserviraient plus que les zones rentables. « Cest la logique du marché », disent les syndicats : « la mission du service public est dassurer ce que le marché nassurerait pas. Si lon supprime le service public, les zones moins peuplées ou moins riches nauront plus de courrier régulier, et lon aura avec les postes le même problème quactuellement avec les médecins. »
Devant le coup de semonce quest le succès de ce vote populaire, Matignon hésite.
Selon le réflexe de tous les gouvernements, François Fillon cherche à gagner du temps. Pour rassurer lopinion, il affirme : « la privatisation nest pas à lordre du jour ».
Mais pour intimider (si possible) les organisateurs du référendum sauvage, Eric Woerth, ministre du Budget, leur déclare que le succès de leur initiative nengendrera pas un référendum officiel sur lavenir de La Poste – en dépit de ce que demandent maintenant les syndicats, forts de la victoire de la semaine dernière.
Plus violent que Woerth, Christian Estrosi, ministre chargé de lIndustrie, va jusquà qualifier de soviétique le référendum des syndicats. Cette comparaison irrite les postiers, les élus locaux et les deux millions de votants : en quoi la protestation contre une (éventuelle) privatisation de La Poste exprimerait-elle une nostalgie envers la défunte URSS ?
Résultat : 2,12 millions de Français sont venus voter, dans une atmosphère joyeusement trans-partisane. À Châtillon-en-Bazois (Nièvre), par exemple, plus de soixante maires bourguignons, ceints de leur écharpe tricolore, ont voté en groupe. En Ille-et-Vilaine, un collectif de maires mené par deux des leurs, un socialiste et un non-inscrit, rassemblait indépendamment des appartenances politiques, pour défendre le maintien des bureaux de poste dans les communes...
Fillon hésite
Et les usagers ont voté massivement (90 %) pour un non à la privatisation de La Poste. La plus forte participation a été enregistrée dans les zones rurales et les banlieues populaires, qui redoutent dêtre les victimes des fermetures de bureaux.
Ces quelques deux millions de Français pensent en effet que, si lon privatisait La Poste, les prestataires privés – laissant tomber le monde rural et les banlieues – ne desserviraient plus que les zones rentables. « Cest la logique du marché », disent les syndicats : « la mission du service public est dassurer ce que le marché nassurerait pas. Si lon supprime le service public, les zones moins peuplées ou moins riches nauront plus de courrier régulier, et lon aura avec les postes le même problème quactuellement avec les médecins. »
Devant le coup de semonce quest le succès de ce vote populaire, Matignon hésite.
Selon le réflexe de tous les gouvernements, François Fillon cherche à gagner du temps. Pour rassurer lopinion, il affirme : « la privatisation nest pas à lordre du jour ».
Mais pour intimider (si possible) les organisateurs du référendum sauvage, Eric Woerth, ministre du Budget, leur déclare que le succès de leur initiative nengendrera pas un référendum officiel sur lavenir de La Poste – en dépit de ce que demandent maintenant les syndicats, forts de la victoire de la semaine dernière.
Plus violent que Woerth, Christian Estrosi, ministre chargé de lIndustrie, va jusquà qualifier de soviétique le référendum des syndicats. Cette comparaison irrite les postiers, les élus locaux et les deux millions de votants : en quoi la protestation contre une (éventuelle) privatisation de La Poste exprimerait-elle une nostalgie envers la défunte URSS ?
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