Le peuple asiatique est friand de la nourriture française, mais avant de le savoir, Frédéric Madelaine a connu bien des aventures. Caennais de naissance, il déménage à Nantes quand il a 7 ans. Il se souvient d'avoir passé tous ses étés dans la maison familiale de Ouistreham. Puis à 14 ans, sa vocation était trouvée. "J'aime la précision et donner du plaisir aux gens", affirme-t-il. Alors, il se forme dans la pâtisserie, avant de mettre les voiles sur Paris. Quelque temps plus tard, le voilà en Australie, à Melbourne, vivant sa première expérience étrangère.
Une envie de voyage
Les valises pleines de savoir, il se décide à revenir en France, à l'Espérance, établissement parisien aux trois étoiles Michelin. "J'ai voyagé à travers une trentaine de pays en sept ans", se souvient-il. Et déjà, plusieurs passages au Japon. "En 1992, nous avons cuisiné deux soirs de suite pour 400 personnes au Japon, à l'occasion du repas de jumelage entre les villes de Paris et Tokyo." La culture nippone ne le laisse pas insensible, et il se voit offrir un poste dans une pâtisserie au pays du soleil levant en 1999. Il continue d'y faire ses gammes jusqu'à l'année, charnière, de 2005, quand il décide de prendre son propre envol. Le voilà patron de sa boutique en plein Tokyo. "J'étais en voiture en Normandie avec ma femme, Japonaise, quand elle m'a soumis l'idée de 'Pommier' pour le nom. Ça sonne bien, ce n'est pas trop long, et les Japonais peuvent le prononcer facilement", relate le quinquagénaire. Quatre plus tard, surfant sur son succès, il ouvre une seconde boutique. "La gastronomie française a une image luxueuse au Japon. Les macarons fonctionnent très bien par exemple." Son best-seller ? Un camembert au chocolat. "C'est présenté dans une boîte à camembert traditionnelle, le tout est découpé en six portions, comme le fromage. Il y a trois parfums de ganache : framboise, miel et figue, puis une ganache au camembert et du chocolat blanc par-dessus", explique le créateur de la recette.
Père de deux enfants âgés de 18 et 11 ans, Frédéric Madelaine a maintenant refait toute sa vie en Asie, se disant tout de même "toujours fier et heureux de représenter au mieux ma région". Ami avec quelques autres Normands expatriés au Japon, une idée lui trotte dans la tête, celle de créer un réseau particulier. Mais manque de temps, il ne peut s'y consacrer pleinement. "Les Bretons l'ont fait, eux, ils sont vraiment forts. Mais ils ont quoi de plus que nous ? La galette peut-être…", plaisante le Caennais. Mais nous, au moins, nous avons le Mont Saint-Michel !
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