Alors que le projet d’urbanisme des quais bas rive gauche sera connu le 7 juin, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) et les transporteurs vous accusent de vouloir les chasser du centre-ville. Que répondez-vous ?
“En matière de poids lourds, notre ville permet beaucoup. Tous les jours, 6 000 camions traversent le centre. Notre objectif est de détourner ce flux, car les Rouennais en ont assez. Je reçois sans cesse des courriers d’habitants, notamment des riverains des quais bas rive gauche, qui nous demandent d’agir. Et puis des éléments nouveaux sont apparus ces dernières années : le Grenelle de l’environnement et sa vocation de remettre l’humain au cœur des enjeux, la valorisation de l’axe Seine, la création de nouvelles infrastructures routières (A29, Sud III, Rocade Sud, Pont Flaubert...) et de nouvelles contraintes de sécurité, notamment sur le transport de matières dangereuses.”
Vous estimez donc que les poids lourds n’ont plus leur place sur les quais bas rive gauche et, a fortiori, dans le centre-ville ?
“Restons raisonnables. Aucun plan de circulation n’a encore été définitivement arrêté, car nous ne disposons pas de tous les éléments pour analyser la situation. Par exemple, depuis 1997, aucune étude sur l’origine et la destination des poids lourds n’a été menée à Rouen. Nous allons donc en lancer une. Idem sur l’impact des nouvelles infrastructures routières : comment a évolué le trafic ? Il faut aussi se pencher sur les outils dont nous disposons désormais pour fluidifier le trafic. Sur le boulevard industriel, la circulation pourrait ainsi être améliorée. Mais vis-à-vis des quais bas rive gauche, oui, je souhaite qu’à terme il n’y ait plus de poids lourds, mais le projet sera évolutif. Le plan créé avec les urbanistes et les architectes va permettre de conserver plusieurs solutions.”
La CCI et les transporteurs vous reprochent un manque de dialogue...
“A plusieurs reprises, j’ai rencontré les représentants de la Chambre de commerce et d’industrie, les transporteurs et les céréaliers. Une autre réunion avait lieu lundi 30 mai à la préfecture. Nous avons toujours prôné une méthode de travail en concertation. Nous ne pouvons pas accepter une confrontation directe sur un tel sujet. Je n’imagine pas d’ailleurs ne pas trouver un équilibre avec les acteurs économiques concernés.”
Il faudra toutefois sortir de l’immobilisme...
“Oui, le statu quo n’est pas satisfaisant et ce dossier mérite du recul. Néanmoins, je ne pense pas que poser la question du contournement des poids lourds soit un scandale intellectuel. Pour les Rouennais, il y a là un vrai enjeu en terme de santé et de bien-être.”
Une vie, six dates
- 1959 : naissance au Petit-Quevilly
- 1989 : travaille au ministère de la Santé et des Sports
- 1995 : maire-adjointe de Rouen aux sports
- 1998-2007 : vice-présidente du Conseil régional
- 2007 : élue députée de Seine-Maritime
- 2008 : élue maire de Rouen, le 15 mars
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