Depuis 2007, Éric Belloc, conservateur de l'Airborne Museum, supervise le camp Geronimo. Si le Covid a suspendu deux éditions, Sainte-Mère-Église vibre à nouveau d'activité en cette préparation des reconstitutions. L'objectif était de montrer la Seconde Guerre Mondiale "un peu différemment" pour Éric Belloc, à travers des ateliers et non simplement des expositions. L'Airborne Museum a ainsi fait appel à des associations de passionnés pour s'occuper des reconstitutions, au nombre de sept aujourd'hui.
Des femmes infirmières, mais aussi soldats
Angéline Mallet a 18 ans. Depuis toute petite, elle suit sa famille dans des reconstitutions de la Seconde Guerre Mondiale, mais cette année, elle a enfin sa première tenue : celui du corps WAC, Women's Army Corps (WAC). D'abord "corps auxiliaire", les femmes engagées sont devenues membres de l'armée à part entière. Pour la jeune femme, peu de place dans la "conscience collective" des visiteurs pour les femmes soldats : "ils pensent qu'il y en a, mais ils ne savent pas en détail qu'il y a le corps des femmes, donc le corps WAC".
Membre de l'association V for Victory, spécialisée dans les reconstitutions de la Seconde Guerre Mondiale, Angéline y côtoie Anne Desliens. Infirmière de profession, cette dernière s'est engagée dans le projet il y a deux ans, "pour partager des choses" avec son père. Elle affiche fièrement son uniforme des Army Nurse Corps, les infirmières de l'armée, qui auront joué un rôle crucial après le Débarquement : "10 000 seront arrivées le 10 juin", raconte la trentenaire.
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Une émancipation qui bouleverse la société américaine de l'après-guerre
L'implication des femmes dans le conflit aura également eu un impact à plus long terme sur la société américaine. Ayant obtenu durant le conflit le statut de G.I., les infirmières pourront ainsi avoir accès à "des reconversions professionnelles, une éducation autre", relate Anne Desliens, "ça a mis des femmes dans la société américaine à des postes qu'auparavant seuls les hommes occupaient".
Un statut tout de même difficile à supporter au sein de l'armée américaine de l'époque, en particulier pour les femmes soldats. Si elle évoque un "vent de liberté", Angéline Mallet note des départs dus à des tensions : "Elles n'étaient pas bien vues au sein des hommes, c'est vrai qu'à la fin de la guerre on voit qu'il y a des femmes qui sont parties de l'armée parce qu'au niveau mental c'était compliqué".
Les deux femmes ne sont pas les seules à s'impliquer dans les associations de reconstitution. Si elles sont "toujours minoritaires" selon Anne Desliens, les reconstitueuses sont de plus en plus nombreuses et mettent en avant le rôle des femmes lors de la Seconde Guerre Mondiale.
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