Les faits remontent au vendredi 21 avril dernier et sont présentés avec l'appel d'urgence lors d'une visite à la presse mercredi 31 mai, au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de Jobourg. Un plaisancier proche des Écrehous, archipel anglo-normand composé d'îles et de rochers entre Jersey et Barneville-Carteret, a cru mourir.
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"Il y a de plus en plus d'eau dans le bateau"
Passant la nuit sur son bateau au mouillage, l'homme n'a sans doute pas laissé assez de mou à l'ancre qui embarque avec la marée montante le navire, ce dernier étant en train de chavirer. Au moment de l'incident, le navigateur paniqué ne comprend pas ce qui lui arrive. Ne disposant pas de la VHF à bord, il compose alors avec son téléphone portable le 196 pour joindre le CROSS. Il a beaucoup de chance, le réseau passe mais la communication reste mauvaise. Il est 22 h 28, un opérateur décroche immédiatement : "Il y a de plus en plus d'eau dans le bateau, je ne sais pas ce qu'il se passe, confie le plaisancier. P…, je vais mourir."
Le professionnel basé à Jobourg rassure la personne et lui demande toutes les informations utiles pour pouvoir le récupérer dans les meilleures conditions : lieu, type de bateau… Pendant ce temps, un de ses collègues envoie les moyens d'intervention nécessaires, dont un bateau de la Royal National Lifeboat de Jersey, la vedette des sauveteurs de Barneville-Carteret ainsi que les hélicoptères de la Marine nationale et de la Sécurité civile Dragon 50.
Récupéré sain et sauf en mer
La communication reste difficile, l'opérateur est toujours en ligne et demande plus de précision sur le lieu exact. Il dit à son interlocuteur de mettre son gilet de sauvetage. À 22 h 30, la victime doit quitter son bateau qui en train de couler, la panique l'emporte : "Je suis à l'eau, je suis foutu, je vais mourir, dit le plaisancier au téléphone. Je vais mourir, je vois la Marmotière - île avec des petites maisons de pêcheurs -…" À 22 h 32, la liaison est perdue avec le plaisancier. Les secours sont lancés à sa recherche. Il faut faire vite, dans une eau à 12 °C, le temps estimé de survie pour un homme paniqué est très faible : entre 30 minutes et une heure. En à peine une demi-heure, les sauveteurs de Jersey réussissent à retrouver le navigateur, il est vivant et est ramené à Barneville-Carteret.
Didier Husson, président de la SNSM, était intervenu ce jour-là aux Écréhous :
Didier Husson
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Les numéros d'appel d'urgence en mer
Témoin d'un danger en mer depuis le littoral : appelez le 196. Le 196 est l'unique numéro de téléphone pour joindre en cas d'urgence le CROSS. Il ne remplace pas le canal 16 de la VHF qui reste prioritaire pour alerter les secours en mer.
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