"Portes, terrasse, plancher, les trois côtés, et on finit par le toit." Dans l'atelier de l'Association havraise d'action et de promotion sociale (Ahaps), Alicia Laurence vérifie une dernière fois que tous les éléments d'une cabane de plage sont prêts à être chargés sur un camion. Nous sommes alors en mars, l'heure de la dernière ligne droite pour la vingtaine de salariés de ce chantier d'insertion. "C'est un peu la course. En avril, nous avons quatre jours pour ramener 180 cabanes sur la plage. On a la frousse… Mais on va y arriver !", sourit Stéphane Burel, encadrant technique.
Les cabanes, un motif de fierté
L'Ahaps se charge d'hiverner, de rénover et parfois même de fabriquer entièrement ces cabanes, à la demande de leurs propriétaires. "L'objectif premier, c'est l'insertion par l'activité économique, redonner des habitudes de travail à des personnes parfois éloignées de l'emploi", détaille Marina Thiec, cheffe de service à l'Ahaps. Au moins 65 % des salariés sont des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA). Certains sont étrangers, d'autres ont eu un parcours de vie difficile (rue, prison) ou ont besoin de valider des trimestres pour accéder à la retraite. Ils sont employés pour des contrats de 29 heures par semaine, pendant au maximum deux ans.
Dans les coulisses des cabanes
Menuiserie, peinture, etc. Un travail sur mesure. "Visuellement, toutes les cabanes se ressemblent. Mais elles ont toutes leur particularité, avec parfois des aménagements sur le plancher, par exemple. Et puis, en bord de mer, le bois travaille, il peut y avoir des différences de 5 à 10 centimètres", poursuit Marina Thiec. Dans l'atelier, on trouve donc des bicoques "en kit" : "Pour faire les réparations, on monte la cabane, on prend les cotes et on fait en fonction de ce que l'on trouve." Chaque élément est numéroté, pour éviter d'être égaré. "Cela peut arriver, car certains salariés en insertion ne savent pas bien lire ou reconnaître les chiffres. Mais on finit toujours par les retrouver !"
Après la rénovation des cabanes, les salariés de l'Ahaps ont quatre jours pour installer les 180 cabanes qui leur sont confiées.
Si les cabanes représentent l'activité principale pour l'Ahaps, elles renvoient aussi une image positive. C'est aussi le constat de l'ESAT Helen Keller. Implanté dans le quartier de Bléville, cet établissement médico-social emploie des personnes ayant une reconnaissance de handicap. "La première fois que nous avons été sollicités, c'était en urgence, après le passage d'une mini-tornade sur la plage, en 2020. Soixante-dix cabanes étaient détruites, relate Charles Delille, moniteur d'atelier en menuiserie-ébénisterie. J'ai récupéré des morceaux, pris des cotes, et nous avons fait valider notre prototype. Nous avons reconstruit vingt-cinq cabanes." L'activité demeure aujourd'hui. Elle a vite emballé les travailleurs handicapés, qui ont parfois l'occasion de rencontrer les clients - des particuliers - pour qui ils construisent, livrent voire installent les cabanes. "Il y a beaucoup de fierté, c'est une grande valorisation de leurs compétences."
À l'Ahaps, Shirley Viandier, arrivée à l'atelier après un an d'inactivité, ne dit pas le contraire. "Quand je suis avec mes enfants sur la plage, je leur dis : c'est Maman qui a monté cette cabane-là !", sourit la salariée âgée de 27 ans, qui se destine à devenir… conseillère en insertion professionnelle.
Comment les contacter ?
AHAPS, 5 rue Constantine au Havre. Tél. 02 35 53 17 27 ou par mail à cabane@ahaps.fr. Maintenance, réparation, création et hivernage de cabanes de plage, travaux de second œuvre (peinture, revêtement de sol, plomberie, mise en déchetterie, débarras de caves, remise en état d'appartement…)
Atelier menuiserie de l'ESAT Helen Keller, 49 rue Saint-Just au Havre. Tél. 02 35 48 82 19 ou par mail contact@epahk.fr Création, livraison et montage/démontage de cabanes de plage, aménagements en bois pour bateaux, camping-car…
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.