En Normandie, Philippe Bertin est connu comme le loup blanc. Pourtant Breton de naissance, d'Ille-et-Vilaine précisément, le sexagénaire s'est pris d'amour pour la Manche. C'est au début des années 80 qu'il débute sa carrière en tant que journaliste chez nos confrères de La Manche Libre après avoir effectué son service militaire. "La rencontre avec Joseph et Marie-Estelle Leclerc-Hardy [fondateurs de la Manche Libre, ndlr] a été déterminante. Il fallait remplacer Albert Desile, une des figures du journal arrivé en 1944. Ils m'ont fait confiance", rembobine-t-il, en gardant un souvenir intact de cet instant, jour de tempête de neige sur Saint-Lô.
Un roman tiré d'une histoire vraie
À bord du navire, il sillonne la Normandie du nord au sud puis d'est en ouest, devient directeur de la communication du Conseil général de la Manche pendant six ans puis directeur du Parc des expositions de Caen de 1996 à 2010 avant de revenir, calepin à la main, à ses premières amours chez Tendance Ouest et La Manche Libre. Le confinement le pousse à la réflexion. Il décide d'utiliser sa plume pour écrire un roman. Son premier. Le mot de la fin voit le jour trois ans plus tard, le 31 mai 2023. Il y raconte sa propre expérience en partant de faits réels et en ajoutant des éléments plus romancés. "Je voulais raconter la réalité de la ruralité d'un village déconnecté en me nourrissant de mes rencontres du terrain quand j'étais journaliste." Sans dévoiler son nom - on sait juste qu'il est situé dans le sud-Manche - Philippe s'est plongé en immersion dans ce village. "J'ai loué un gîte pendant une semaine pour y vivre jour et nuit. Le bistrot du village est le seul commerce en activité, sourit l'auteur. En quelques heures, je me suis retrouvé à la table d'agriculteurs et je me suis fait des amis. C'était une bonne leçon de vie !" Il reconstruit le récit au rythme de cinq heures de travail quotidien pendant 50 jours. L'histoire de Gabriel naît, "plume des cercueils" malgré lui. "Gabriel est un journaliste à la retraite à qui on demande un jour d'écrire une oraison funèbre, puis d'autres. Ça peut paraître paradoxal, mais je trouvais que le prisme de l'enterrement était une façon de raconter l'humanité qui existe dans un village." Pas question d'en faire un roman triste, mais plutôt d'écrire d'une façon décalée, "quitte à s'en moquer parfois" pour raconter des histoires et des parcours de vie. "Le cimetière est l'élément central dans un petit village." Une première histoire qui en appelle d'autres. Le plus Breton des Normands y songe déjà. "J'ai déjà commencé à travailler sur ce qui pourrait être la suite", confie-t-il.
Pratique. "Le mot de la fin" sort le 31 mai aux Éditions Nationale 13. Prix : 21,90 €.
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