"Je vous remercie d'être là pour partager cet instant." C'est en ces termes qu'Huguette Hoareau, directrice des soins et directrice par interim de l'hôpital psychiatrique (EPSM) de Caen a invité les soignants de son établissement à rendre hommage à leur collègue infirmière tuée à Reims le lundi 22 mai. Mercredi 24 mai, comme dans tous les hôpitaux de France, une minute de silence a été respectée par les soignants de l'hôpital psychiatrique.
Une minute de silence respectée par les soignants
"Cela nous semblait essentiel et évident que nos pensées puissent rejoindre nos collègues de Reims", poursuit la directrice. Parmi les dizaines de soignants réunis ce midi, il y a Marianne Pinchart, cadre de santé depuis 35 ans à l'EPSM. Elle a déjà été victime de violences. "Les menaces de mort, on en a quasiment toutes les semaines ! On a moins de temps pour les patients, ça accentue la violence." Pour plus de sécurité, que faut-il faire ? Une de ses collègues pointe du doigt le manque de moyens humains. "Ce qu'il nous faut, ce sont des professionnels supplémentaires pour répondre aux besoins des usagers. On n'a pas besoin de caméras ou de vigiles", ajoute Mathilde Levrel, monitrice-éducatrice en pédopsychiatrie.
Pierrick Trideau, aide-soignant depuis 30 ans au service admission, ressent aussi cette insécurité. "On ne vit pas avec la peur mais ce qu'il faut, c'est être assez nombreux pour pouvoir échanger avec les patients, les contenir psychologiquement ou les sortir quand ça commence à monter dans le service. On le faisait avant, mais aujourd'hui, on ne peut plus le faire."
Un livre d'or a été mis à disposition du personnel de l'hôpital psychiatrique de Caen et sera envoyé la semaine prochaine au CHU de Reims pour la famille de la victime.
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