Il culmine à 106 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le sémaphore de la Hève, sur les hauteurs du Havre, est l'un des quatorze sémaphores implantés sur le littoral, du Mont Saint-Michel à la frontière belge. Ils sont les yeux du préfet maritime sur la façade.
Zoom X 25
À la Hève comme ailleurs, la passerelle offre une vue panoramique. "On voit vraiment toute l'entrée de la baie de Seine et un peu plus au large. Sur les côtes d'en face, on aperçoit Caen. Sur certains sites, il y a davantage d'activité de pêche et de plaisance mais ici, 50 à 60 navires de commerce entrent et sortent du port tous les jours, c'est l'essentiel de l'activité", détaille Maître Christophe, officier marinier guide. Il est l'un des neuf guetteurs sémaphoriques qui se relayent jour et nuit pour veiller sur le trafic maritime, encadrés par un chef de poste.
Christophe exerce le métier de guetteur depuis treize ans.
En lien avec le port du Havre et ses pilotes, "on vérifie aux jumelles et au radar que tout va bien, d'où les navires arrivent, où ils vont, ce qu'ils transportent, combien sont-ils à bord, etc.". Pas besoin d'avoir une vue 100 % parfaite pour exercer ce métier, grâce aux jumelles grossissantes X25. La vigilance, en revanche, est indispensable. "La nuit, on est seul, dans le noir complet. Il faut rester attentif pour détecter une fusée de détresse, des signaux en mer…" Des situations bien souvent détectées d'abord par radio. En journée, les jumelles restent l'outil principal pour repérer, par exemple, un kitesurfeur en difficulté. "Dès qu'il y a un doute, on prévient les secours", rappelle Christophe. Les sémaphores sont en lien constant avec les Cross, Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage, à Jobourg (Manche) et au cap Griz-Nez (Pas-de-Calais).
Le port s'éveille
Le métier offre aussi des moments privilégiés. "On parle beaucoup des couchers de soleil, mais les levers de soleil, c'est quelque chose. Voir un port se réveiller, les lumières s'allumer… Chaque quart est différent, en fonction des marées, il y aura plus ou moins de monde", décrit le marin. Parmi les bateaux marquants, les paquebots de la compagnie Aïda, avec leur sourire sur la coque. "Quand ils sortent, ce sont des sapins de Noël, tout illuminés. Avec la corne de brume, c'est un vrai son et lumière." La Hève domine aussi la ligne de départ de la transat Jacques Vabre, avec des centaines de coques sur l'eau.
Cinquante à soixante bateaux de commerce entrent et sortent du Havre tous les jours.
À 31 ans, Christophe a déjà vu son métier évoluer. "La technologie s'invite. On dispose désormais d'un système qui couple le radar et le numérique, où l'on peut remplir des fiches navires, partagées entre tous les sémaphores. Autrefois, on envoyait des messages telex, à l'ancienne." Les écrans sont de plus en plus présents en passerelle. "Les anciens diront que l'on passe plus de temps à regarder les écrans que la mer, mais il faut faire les deux !", sourit le marin, avant de retourner à ses jumelles.
Reportage au sémaphore de la Hève
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Bravo ! Beau métier .
Bravo ! Beau métier. Merci de faire attention à nous …