L'extension de la ZAC de la Fossette à Douvres-la-Délivrande dévoile bien des surprises. Le diagnostic préalable à toute construction ayant révélé des traces d'activité antique, le Département du Calvados a dégainé une équipe d'archéologues pour passer cette fois-ci aux fouilles préventives. "On a mis en évidence quatre fermes successives qui s'étalent sur 400 ans d'histoire, de -400 à 400 ans après Jésus Christ", dresse Vincent Le Quellec, archéologue du Département et responsable des fouilles sur le site.
Depuis la mi-avril, une quinzaine d'experts, accompagnés de quelques étudiants, ouvrent intégralement le paysage, grand de six hectares, à la recherche de tout objet ou trace d'un bâtiment. "Mais on ne se contente pas de ramasser, on questionne le site, l'évolution des pratiques culturales, la façon de vivre des gens…", poursuit Vincent Le Quellec. D'ailleurs, les archéologues pourraient bien aller de surprises en surprises. Pour le moment, ces fermes semblent classiques de l'époque gauloise et gallo-romaine, mais un fragment de colonne pousse à la réflexion. Si plusieurs autres morceaux sont retrouvés, alors il pourrait s'agir d'un bâtiment public, ou bien de la ferme d'une personne riche, les colonnes n'étant pas accessibles à tous.
Un travail minutieux s'est engagé sur les six hectares de fouilles.
Des traces de la vie d'avant
En peu de temps, de nombreux objets ont été retrouvés par les fouilleurs. "Beaucoup d'objets du quotidien, ayant un attrait à la cuisine : pour mettre sur le feu, avec des pots à cuire, ou de la vaisselle, comme des assiettes, des bols, des couteaux. Puis on a aussi retrouvé des meules pour faire de la farine", énumère le responsable des fouilles. Des morceaux d'amphores sont aussi à signaler, tout comme des tuiles, typiques de l'envie de vivre comme les Méditerranéens. "Ces objets, on va les garder pendant un an et demi après la fouille pour documenter ce qui va être détruit. Il y aura une exposition au C3, le Cube, lors de la journée européenne de l'archéologie, du 16 au 18 juin."
Des morceaux d'amphores et de tuiles ont été retrouvés.
Des fouilles actuelles
Les façons de mener à bien les fouilles archéologiques ont changé avec le temps. "Il y a quelques années, nous aurions simplement fouillé la ferme, sans se préoccuper de ce qu'il peut y avoir autour. Nous sommes maintenant plus sensibles aux questions de l'environnement, aux solutions apportées pour éviter la dégradation du paysage", explique Vincent Le Quellec. Et à travers ces questions actuelles, des réponses pourraient bien être apportées à notre société. Des haies, des champs moins grands pour éviter le ruissellement, plus de végétations… Les solutions pragmatiques de l'époque romaine sont simples, "mais marchaient bien".
Les fouilles doivent durer jusqu'au mois de septembre. "Cinq mois, ça ne sera pas de trop", s'amuse Vincent Le Quellec. Et il n'est sans doute pas au bout de ses surprises. "Par principe, on s'attend toujours à l'inattendu. On ne s'attendait pas à retrouver des vases entiers dès le troisième jour, ni des bâtiments très bien conservés. On va avoir du travail !"
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