Depuis tout petit, Pierre Buriez, Rouennais de 57 ans, admire les bateaux. En 2017, il s'achète le Domani, une vedette hollandaise venue de Narbonne. Pour compenser les frais de l'entretien, il décide, avec son épouse Laurence, de le mettre en location. Les demandes s'intensifient et le couple n'arrive plus à en profiter autant qu'il le souhaite. Les époux investissent alors dans une nouvelle vedette, le Zefier, en 2018. La même année, Pierre Buriez a un coup de cœur pour le Moby Dick et, en 2022, il revend le Zefier. Aujourd'hui, le Domani et le Moby Dick sont amarrés au port de plaisance de Rouen et mis à la location plusieurs fois dans l'année. L'un est à 85 euros la nuit, l'autre à 165 euros.
Un bateau comme une maison
"J'ai toujours aimé les bateaux", confie Pierre Buriez, que l'on surnomme "Pedro". Et ça tombe bien, ce passionné exerce ses fonctions en tant qu'agent chargé de la police des pêches près du golfe du Lion. Depuis plusieurs années, il a un projet avec son épouse Laurence. "Pour notre retraite, nous souhaitons partir à Aigues-Mortes, dans le Sud, à bord de notre bateau, et naviguer sur les canaux." Dans sa vedette Moby Dick, 46 m2 sont aménagés et décorés, à l'image d'une habitation traditionnelle. À l'entrée, une salle à manger composée d'une table et d'une banquette a été installée à gauche de la cuisine équipée menant à une première chambre. Et à droite de l'entrée, un couloir mène à une autre chambre qui jouxte la salle d'eau. À l'étage, une terrasse couverte permet de profiter de la vue.
"À la suite de mon divorce, je ne voulais pas racheter un logement à Rouen"
Au port de plaisance de Rouen, Pedro n'est pas le seul passionné par la voie navale. Jérôme Burette, 55 ans, possède lui aussi un bateau : le Nosy Be IV. "À la suite de mon divorce en 2018, je ne voulais pas racheter un logement à Rouen." Depuis un moment, "j'avais ce projet d'acheter un bateau car j'adore ça, j'ai profité de l'occasion pour sauter le pas en 2020 et, depuis, j'y vis". Travaillant à Chartres, il revient les week-ends pour profiter du cadre de vie sur l'eau. Pour compenser les frais du port de 2000 euros par an, la francisation (immatriculation) du bateau, la taxe de 840 euros versée aux affaires maritimes et l'assurance annuelle de 720 euros, il a décidé de louer son bateau pour 95 euros la nuit. Avant de laisser ses clés, il préfère rencontrer ses locataires lorsqu'il revient dans la région rouennaise. Il profite de ce laps de temps pour passer du temps en famille dans l'agglomération et, cette fois-ci, sur terre.
Une péniche comme résidence principale ?
Le quai du Pré-aux-Loups situé sur la rive droite accueille plusieurs péniches habitées. Ils sont quelques-uns à y vivre à l'année.
"Il y a 12 ans, mon ami Charles Reulet, gérant de la Pasta Tinto à Rouen, a acheté une péniche", raconte Thierry Galle, enseignant. "Son frère Patrick est le précurseur, il vivait déjà sur sa péniche, ajoute-t-il. Au départ, Charles espérait en faire une location. Et comme à ce moment-là, je cherchais à me loger, je lui ai dit : si tu veux, tu peux me la louer." De fil en aiguille, il a installé ses meubles et ses effets personnels. Au bout de plusieurs mois, "il m'annonce qu'il souhaite la vendre et me demande si je suis intéressé. Ayant goûté à cette vie sur l'eau, j'accepte", poursuit-il.
"Je vis dans ce qu'on appelle
un bateau logement"
"Je vis dans ce qu'on appelle un bateau logement. C'est une ancienne péniche de 39 mètres sur 5. Je l'ai baptisée DB9, en référence aux voitures Aston Martin", révèle le Rouennais. Il vit paisiblement sur la Seine, au niveau du quai du Pré-aux-Loups, situé sur la rive droite. "De temps en temps, on est un peu secoué à cause des changements de marées ou à cause d'un bateau qui passe", relate-t-il. Selon lui, "c'est un logement comme un autre quand on est dedans finalement". Hormis être sur l'eau, on y retrouve le confort d'une habitation conventionnelle. Il y a du chauffage, Internet, de quoi se faire à manger, se laver et dormir. La seule différence concerne les sanitaires. "Le problème, c'est que de ce côté-là, il faut faire attention parce que tout part dans l'eau. Par exemple, j'essaie de privilégier le bio dans les produits nettoyants que j'utilise", indique l'enseignant.
"Moi, je voulais un logement
qui puisse se déplacer"
À quelques mètres de la péniche DB9, une autre nommée Le Belvédère appartient à Christine Gaubert, 61 ans, psychologue de l'Éducation nationale. Cela fait 20 ans qu'elle vit à bord. "J'ai toujours souhaité avoir un logement qui puisse se déplacer. J'ai commencé par un petit camping-car avant de vivre sur un bateau, puis sur une péniche", raconte-t-elle. "Avec mon compagnon et nos enfants, on n'avait pas les moyens d'être dans le centre-ville, précise-t-elle. Comme nous adorons la voile et le bateau et que mon ami était skipper, la péniche était la solution idéale." Au total, Le Belvédère compte 300 m2 dont 150 aménagés. Sa particularité, c'est aussi qu'il se divise en plusieurs parties. "On a aménagé un logement à l'arrière pour le louer. Nous partageons notre salle de bains et nos toilettes, mais il y a une entrée indépendante", explique Christine Gaubert. "Ça nous permet d'avoir une petite rentrée d'argent et aussi une présence", assure-t-elle. Avoir une péniche représente un coût, mais il ne comprend pas la taxe d'habitation. "On verse 340 euros par mois aux voies navigables de France, on paie l'assurance de la péniche, Internet et EDF", conclut-elle.
Le port de plaisance de Rouen en chiffres
Sur le port de plaisance de Rouen, plusieurs services sont proposés aux plaisanciers. Ils ont accès à une station de carburant, une rampe de mise à l'eau ou encore à une aire de carénage pour l'entretien de leur bateau. Au total, 150 places sont disponibles.
150 places disponibles
Situé dans le bassin Saint-Gervais, le port de plaisance de Rouen peut accueillir environ 150 bateaux de plaisanciers sur pontons flottants avec catways dans un espace entièrement sécurisé par vidéosurveillance et un accès par badge. Au total, 100 bateaux peuvent être accueillis à flot grâce aux 100 anneaux mis en place et les 50 emplacements qui se situent à terre.
Un plan d'eau de 3,4 hectares
Ce havre nautique situé au cœur de la darse Paul-Barillon, boulevard Émile-Duchemin à Rouen, possède un plan d'eau de 3,4 hectares. L'ensemble du terrain s'élève à une superficie de 45 660 m2 comprenant des terre-pleins portuaires de 11 350 m2 aménagés. Accessible en permanence par la rive droite, il se situe sur le domaine du Grand Port Maritime, où débouche la rivière Le Cailly.
1 container à disposition sur le quai
Un container est mis à disposition sur le quai. Pour sortir du bassin Saint-Gervais, un agent portuaire accompagne les plaisanciers et les guide pour effectuer leurs manœuvres. Le lieu possède aussi une station de carburant, une rampe de mise à l'eau, une aire de carénage pour entretenir les bateaux et une mise à disposition de bornes électriques, d'arrivée d'eau et de connexion wifi sur les pontons.
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