Ce 23 mai 2017, les conditions étaient pourtant idéales. Bob Lataste, jeune plongeur d'élite de 24 ans, effectue une mission de routine à bord de L'Aigle. L'équipe de ce navire démineur, basé à Brest, est chargée d'inspecter une épave en baie de Seine, en binôme avec un autre militaire, à environ trente mètres de profondeur.
Le plongeur-démineur - par ailleurs champion du monde de nage en eau vive - s'immerge dans un premier temps, et la mission se déroule normalement. Mais dans la soirée, il est découvert inerte par son coéquipier. "Son binôme, constatant qu'il était inconscient, l'a alors immédiatement pris en charge et remonté à bord du chasseur de mines L'Aigle", avait précisé l'état-major des armées dans un communiqué en 2017.
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Cela n'aura pas suffi : évacué en hélicoptère vers l'hôpital du Havre, il s'éteint dans la nuit du mardi 23 au mercredi 24 mai 2017.
Le système respirateur responsable de la mort de Bob Lataste ?
"Comment ce plongeur d'élite, sportif de haut niveau en pleine santé, a-t-il pu mourir aussi brutalement ?", s'interroge Médiapart, qui publie une enquête au sujet de cette affaire. Au centre des questions, le rôle du Crabe ("Complete range autonomous breathing equipment") dans la mort du plongeur. Ce respirateur, fourni par la société Aqualung "favoriserait les œdèmes pulmonaires d'immersion, la pathologie qui a tué Bob Lataste", rapporte Médiapart.
L'industriel Aqualung et la Marine nationale sont soupçonnés d'avoir eu connaissance des dangers et maintenu le dispositif en service malgré les rapports qui confirmaient sa dangerosité.
Dans ce dossier, les deux principaux dirigeants d'Aqualung et quatre militaires, "dont deux très haut gradés" selon Médiapart ont été mis en examen pour "homicide et blessures involontaires". Toujours selon le média d'investigation, l'amiral Jean-Philippe Rolland, actuel chef d'état-major particulier d'Emmanuel Macron à l'Elysée est placé sous le statut de "témoin assisté".
Une instruction avait été ouverte à la mort du plongeur, et annulée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes le 10 septembre 2021. La Cour de Cassation a cassé cette décision et confié le dossier à la cour d'appel de Paris le 24 janvier dernier.
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