Ne lui dites pas que cette reconversion vers le monde rural vient de la période Covid. Si les confinements ont donné des envies de nature à beaucoup, le projet d'Edwige Prasse a pris racine avant cela, dès 2019. "Je voulais faire quelque chose de mes mains", explique cette femme de 39 ans qui dirigeait le cinéma Kinepolis de Rouen depuis 2016. La passionnée des blockbusters file d'ailleurs la métaphore cinématographique. "Dans les scénarios de Science-fiction postapocalyptique, on a toujours besoin de gens utiles, comme les médecins, les architectes... Quoi de plus nécessaire que de se nourrir, si ce n'est boire et dormir ?"
"Je sais que ce n'est pas si simple"
Dans sa précédente vie, elle a pourtant enchaîné les postes à responsabilité, chez Cultura, puis chez Kinepolis. "Mettre en place des plans d'actions, des méthodes, je pouvais le dupliquer partout. Mais je n'ai pas eu l'impression d'être essentielle", dit-elle aujourd'hui. Le travail de ses mains, la quête de sens, ont été au cœur de sa réflexion. Mais sa reconversion n'a rien d'un coup de tête. "Je suis pragmatique, je sais que ce n'est pas si simple." Au fil de sa réflexion, Edwige Prasse se fixe sur la permaculture et l'agroécologie, comme une évidence. Suivent les formations et les stages, en parallèle de son travail. Et, une opportunité se présente, sur la petite commune paisible de La Londe. "La municipalité voulait un maraîcher sur un terrain d'1,3 ha pour fournir des légumes pour la cantine, explique-t-elle. Les planètes se sont alignées." D'autant que, sur ce terrain qui n'a pas été travaillé depuis plus de 10 ans, elle peut obtenir directement sa certification bio, sans temps de conversion. Mais tout ne s'est pas fait sans rebondissement dans le scénario. Edwige Prasse sort à peine du casse-tête administratif que constitue la création d'une entreprise, l'autorisation d'exploiter cette terre, la chasse aux subventions... Des mois d'attente et de dossiers à refaire qui ont retardé un peu son lancement, sans toutefois entamer son enthousiasme. Dans son champ, où elle commence à travailler la terre, elle a trouvé le rôle de sa vie. "On est bien, au calme, avec le bruit des oiseaux..." Mais ce n'est pas encore l'heure du générique. Les serres n'arriveront que l'année prochaine et Edwige Prasse devrait monter en puissance surtout pour les légumes de cet hiver. Sa production sera vendue en circuit court, d'abord sur internet et auprès de la cantine de La Londe. La maraîchère entend aussi ouvrir ses portes à des visites pour des particuliers ou des scolaires et partager sur la permaculture et la biodiversité.
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