Beaucoup d'énergie a été investie par le Bruit qui court, un collectif d'artistes engagés, pour ce canular grandeur nature, organisé dans plusieurs villes de France et de Belgique.
Le collectif a monté de toutes pièces une fausse société, Wecop, pour West european crude oil pipeline, en charge de créer un nouveau (et donc fictif) pipeline entre les Pays-Bas et le sud de la France sur plus de 1 443 km, avec un passage par la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher, près du Havre et même par le centre-ville de Rouen.
La société fictive a son site internet, ses réseaux sociaux, sa fausse pétition d'opposants, les détails de son projet qui sont explicités avec une capacité de 480 000 barils par jour pour "renforcer le réseau existant et créer un axe majeur occidental du pétrole". Un standard téléphonique a même été mis en place pour répondre aux questions.
Les militants sont allés encore plus loin en installant, notamment dans le centre-ville de Rouen, des panneaux pour annoncer les chantiers à venir et même les expropriations, comme par exemple à proximité du musée des Beaux-Arts.
Des riverains ont même reçu chez eux de faux courriers avec des avis d'expropriation. De quoi déclencher, au minimum des questionnements, au pire, un début de panique sur les réseaux sociaux. À tel point que certains élus y ont répondu.
La démarche expliquée
Mardi 25 avril dans la matinée, le collectif finit par expliquer sa démarche, d'abord sur le site internet de Wecop, la société fictive. "Le projet WECOP n'aura pas lieu. Toutes les lettres d'expropriation reçues sont nulles et non avenues. L'oléoduc EACOP en revanche, en tout point similaire à WECOP, est toujours prévu par TotalEnergies en Ouganda et Tanzanie", est-il indiqué sur le site. Ce projet Eacop sera à terme le plus long oléoduc chauffé du monde sur 1 443 kilomètres. Il vise à extraire 200 000 barils de pétrole par jour. Plus de 100 000 habitants seront partiellement ou totalement privés de leurs terres, selon les estimations de plusieurs ONG.
"On a voulu faire sentir ce que ce serait de construire un oléoduc au milieu de la France, mais surtout pour se demander : si le projet n'est pas accessible en Europe, pourquoi le serait-il en Afrique ?", ont précisé les militants dans leur vidéo d'explication.
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