"Je joue beaucoup mais je ne suis pas doué, donc je ne pense pas qu'on puisse dire que je suis un gros joueur", explique Maël Lecapitaine. Valorant, Overwatch, Genshin Impact… Sa liste de jeux vidéo est longue. Ce Cotentinois de 16 ans a participé à un stage d'e-sport durant les vacances de printemps. Quand il joue, il s'amuse. "Même quand je perds. C'est vraiment pour décompresser", ajoute-t-il.
Le développement du jeu vidéo comme pratique sportive est important pour lui. "C'est quand même compliqué comme pratique. C'est mérité que ce soit reconnu", estime-t-il. Le débat est tranché. Selon lui, l'e-sport est un vrai sport. "Il faut s'entraîner régulièrement, sinon on n'a pas un niveau suffisant. C'est aussi de la cohésion d'équipe, il y a un entraîneur parfois, des sponsors aussi. C'est comme un vrai sport", assure le jeune homme.
Emmanuel Hollande abonde dans son sens. "La partie e-sport demande un engagement, de la persévérance… Il y a des parties qui durent plusieurs heures, donc ça nécessite d'avoir une condition physique pour rester concentré, pour avoir une certaine dextérité, de l'endurance", explique le responsable du Village Numérique, un des six espaces publics numériques, qui accueille une salle de gaming. Au Village Numérique, il apporte en plus un cadre que n'ont pas forcément les jeunes joueurs, comme le respect de la limite d'âge des jeux ou la gestion du temps devant les écrans.
Un secteur
en pleine structuration
L'e-sport est en pleine structuration. Deux cas de figure cohabitent. Soit des clubs totalement e-sport se créent, soit des clubs sportifs déjà existants montent des sections jeux vidéo. Niveau compétition, là encore, il y a deux catégories, puisqu'il existe aussi bien des grandes compétitions pour joueurs déjà professionnels que des épreuves amateurs. "Il n'y a pas la partie des divisions intermédiaires : le district, la division régionale… Ça commence à se structurer", détaille Emmanuel Hollande.
Reste à savoir comment exactement, car il faut aussi prendre en compte les éditeurs de jeux vidéo, qui les conçoivent. "Là, on est clairement sur un virage. Ou ça va carrément se privatiser et les éditeurs vont cadenasser les choses, ou ça va se structurer et il y aura une fédération qui va avoir un poids important et pouvoir discuter à parts égales avec les éditeurs", conclut-il. Et Cherbourg entend bien rester à la pointe.
Les pouvoirs publics en soutien
La mairie de Cherbourg-en-Cotentin souhaite être un soutien au développement de cette pratique.
"La Ville de Cherbourg-en-Cotentin n'est pas en retard", assure Anne Ambrois, la maire adjointe en charge du numérique notamment.
La Ville a commencé ses actions en lien avec le jeu vidéo il y a déjà plus de 20 ans. "La Ville a toute sa place pour accompagner cette pratique, pour qu'elle soit reconnue", poursuit l'élue, qui estime que les avantages sont nombreux, notamment du fait que cela valorise les Cherbourgeois qui pratiquent l'e-sport à haut niveau et, par là même, la commune. C'est aussi une manière d'instiller une notion de prévention et d'éducation aux jeux vidéo.
Néanmoins, le but n'est pas de se substituer aux clubs ou associations qui pourraient émerger. "On a ici la chance d'avoir déjà une salle de gaming. Mais ce n'est pas la Ville qui va créer une section e-sport. Comme on met à disposition une salle de basket, on peut mettre à disposition une salle de gaming", précise Anne Ambrois, filant la comparaison avec le monde sportif classique.
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