On le sait moins, mais de nombreux composants des avions de ligne, jets, avions militaires, fusées, satellites ou matériels au sol, comme les radars, sont fabriqués en Normandie. Après les régions toulousaine et parisienne, le territoire normand abrite l’une des filières aéronautiques les plus dynamiques de France : Normandie AeroEspace (NAE). Ses 80 membres génèrent à eux-seuls près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire et 10 000 emplois. Et du 20 au 26 juin, tout ce petit monde se retrouvera sous le feu des projecteurs du 49e salon international du Bourget.
L’union fait la force
Dans ce réseau en pleine croissance, l’agglomération rouennaise occupe une place de choix. "Rouen a plusieurs atouts : la formation et les laboratoires de recherche sur le technopôle du Madrillet, le potentiel humain grâce au poids de son bassin de population et sa proximité avec Paris", analyse Philippe Eudeline, directeur de Thalès Air System, à Ymare, et président comblé de NAE.
A Boos, le groupe Sumpar (notre photo) est sur un petit nuage. Après avoir passé la crise sans encombre, le sous-traitant spécialisé dans l’usinage et l’assemblage aéronautique, employant près de 130 personnes, dont 100 à Boos et 25 au Maroc dans sa filiale low-cost, affiche une ambition débordante. “Nous agrandissons nos usines de 450 m2 à Boos et 1 600 m2 au Maroc”, dévoile Loïc Leroy, le directeur. En mars dernier, la société a investi 2 millions d’euros dans une machine d’usinage de très haute technologie et prévoit d’en acheter une deuxième à la fin de l’année. De 19 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011, Sumpar vise les 35 millions en 2014 et annonce de nombreux recrutements. Le groupe réalise des pièces, principalement d’aluminium, pour moyens et gros porteurs Airbus (dont le mastodonte A380), petits porteurs ou jets Sukoï, Falcon, Learjet et TBM, avions militaires ou hélicoptères. "Faire partie de NAE permet de nouer des contacts avec les grands donneurs d’ordre et d’avoir accès à des outils et des certifications que l’on ne pourrait obtenir seul", estime Loïc Leroy.
Pour Christophe Deborde, le directeur de développement de Sumpar, l’aéronautique made in Normandie est en train de s’affirmer : “On parle de plus en plus de NAE en France et à l’international. Le savoir-faire normand est reconnu”.
Pour l’agglomération rouennaise, la filière aéronautique est un moteur économique. “En terme d’emploi et de formation, elle attire les talents”, affirme Philippe Eudeline. “Nous avons déjà créé six formations dans les écoles d’ingénieurs. Chaque année, en moyenne, un projet de recherche coûtant de 3 à 10 millions d’euros voit le jour ici. Tout cela génère des retombées économiques”. Le président de NAE est radieux. “Notre dynamisme ne pourra que s’amplifier avec le projet Axe Seine. Maintenant, nous attendons avec impatience la ligne grande vitesse. Pour nos clients, ce sera un vrai plus”.
Thomas Blachère
Repères
Aéronautique. La filière régionale est née en 1998 de la volonté des groupes industriels implantés en Haute-Normandie. Elle est l’une des plus dynamiques de France.
Réseau. Avec une quinzaine de sites industriels, Normandie AeroEspace réunit 46 PME, cinq aéroports, des laboratoires de recherche et des formations universitaires.
Salons. Après celui du Bourget, du 20 au 26 juin prochain, la filière normande sera présente en 2012 au salon aéronautique international de Farnborough, en Angleterre.
Matière grise. La filière NAE forme et recrute des dizaines d’étudiants issus de l’Université de Rouen, de l’Insa, l’Esigelec ou encore l’IUT de Rouen.
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