Au hasard des rues, sur les façades et devantures des boutiques, fleurissent parfois de belles lettres, rondement dessinées, qu’on imaginerait venues d’un temps lointain si une fraîcheur un peu suspecte ne faisait douter de leur ancienneté ! De fait, c’est l’oeuvre du rouennais Laurent Savisky, peintre en lettres, à la tête de l’entreprise “Peinture Fraîche” depuis 1994. On pensait le métier disparu ? Il n’en est rien. A croire que pour personnaliser une enseigne, lui donner du cachet, rien ne vaut la patte de l’artisan.
Fait main
Ce passionné de dessin avait commencé son apprentissage dans les années 70. “A l’époque, tout était peint !”, rappelle-t-il aux incrédules. Les publicités, les logos, le marquage des camions et des conteneurs sur le port. Mais, à l’heure de l’ordinateur et du découpage informatisé, quelle genre d’obstination l’incite encore à peindre les lettres ? “On est passé de l’utilitaire à une démarche plus artistique”, reconnaît-il. C’est dit.
Insensiblement, du fond de son atelier de Darnétal, il œuvre à l’embellissement de notre environnement quotidien. Il suffit de passer en revue ses nombreuses réalisations dans la capitale normande, déclinées sur le mode “Avant-Après”, pour voir comment, discrètement, il a changé le paysage urbain. Selon le client, il peut aussi utiliser les outils modernes, mais il y a toujours une cote particulière pour le “fait main”. Lucide néanmoins sur la disparition programmée de son métier, il continue à se battre au quotidien pour le goût du trait bien fait, l’équilibre des lettres, bref pour le plaisir des yeux. Un projet qui a donné sens à sa vie, quitte à passer parfois inaperçu aux yeux des Rouennais, absorbés dans leur quotidien. “Mais les touristes, eux, ne manquent jamais de s’arrêter !”
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