"On est là…" Il est 17 heures, jeudi 6 avril, quand le chant incontournable des luttes sociales retentit dans l'hémicycle du Carré des Docks, au Havre. Quelques instants plus tôt, une centaine d'opposants à la réforme des retraites s'était installée, dans un calme relatif, dans les rangs du public, pour assister à la séance plénière du conseil communautaire.
Au #Havre environ 150 manifestants se sont invités au conseil communautaire de @LeHavreMetro qui se tient au Carré des Docks. pic.twitter.com/SPihlCkuJ9
— Tendance Ouest 76 (@Tendanceouest76) April 6, 2023
"La démocratie, ce n'est pas se taire quand des gens crient"
Face au vacarme qui s'instaure rapidement, tandis qu'un Édouard Philippe imperturbable lance l'examen des 92 délibérations du jour, l'élu d'opposition et député PCF, Jean-Paul Lecoq, demande une suspension de séance. Accordée, elle permettra à Olivier Raas, délégué syndical à Le Havre Seine Métropole, de rappeler - sans micro - les revendications des manifestants.
Olivier Raas, délégué CGT à Le Havre Seine Métropole, a pris la parole au nom des manifestants.
Suivront deux autres suspensions avant que Marc Guérin, élu de Gonfreville-l'Orcher, ne sollicite une quatrième suspension et suggère le vote "d'une délibération pour montrer l'attachement de la communauté urbaine en soutien au mouvement de grève". Mais le président, Édouard Philippe, souhaite égrainer l'ordre du jour : "Il est hors de question que nous ne puissions pas délibérer dans une assemblée élue simplement parce que des gens, que nous avons écoutés, viennent crier."
Les élus de l'opposition ont rejoint les manifestants sur les rangs supérieurs, notamment le député PCF Jean-Paul Lecoq, le maire de Gonfreville-l'Orcher Alban Bruneau. pic.twitter.com/lyBq35u8B9
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Les élus du groupe d'opposition finissent par rejoindre les manifestants dans les gradins. François Auber, maire de Saint-Jouin-Bruneval, s'interroge sur la régularité des délibérations : "Je n'ai pas pu entendre, nous n'avons pas pu débattre, je m'interroge sur la police de l'assemblée que vous n'avez pas su tenir. Pour ma part, je ne souhaite pas rester dans ces conditions." Le président de la communauté urbaine refusera de reporter le conseil, même si "ce n'est pas très agréable", concède Édouard Philippe : "Le replacer, cela voudrait dire, finalement, ne pas réussir à tenir une assemblée démocratiquement élue."
Applaudissements et chants ont perturbé le conseil jusqu'à la fin.
La séance aura duré 1 h 15… et les 92 délibérations auront été examinées, dans le chahut.
Du brouhaha au conseil communautaire
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