L'un, Romain Leblanc, est artiste photographe. L'autre, Quentin Delestre, est éducateur et médiateur culturel. Ensemble, ils ont créé l'association La Cabane, basée à Rouen : un atelier artistique itinérant. À bord d'une caravane qui se déplie, pour passer de 9 m2 quand elle roule à un peu moins de 30 m2 quand elle est déployée, ils proposent des ateliers artistiques d'arts créatifs à des publics éloignés de la culture. Ils travaillent avec des scolaires, mais aussi avec des personnes en situation de handicap, et peut-être bientôt des personnes âgées. Photographies, vidéos, collages, peinture, sculpture… Tout est possible, au gré du processus créatif qui s'engage au sein de l'atelier.
La caravane, baptisée La Cabane, se déplie pour passer de 9 m2 à presque 30 m2. - La Cabane
La pratique artistique
est un prétexte à la rencontre
La rencontre s'est faite du côté d'Évreux, lorsque les deux hommes ont collaboré sur de la médiation culturelle au sein d'un institut médico-professionnel qui accueille des jeunes avec une déficience intellectuelle. De quoi constater que le duo fonctionnait bien, "dans la bienveillance", indique Romain Leblanc. C'est lui qui a mûri l'idée de La Cabane, lorsqu'il était coincé chez lui pendant les confinements liés à la Covid. "En tant qu'artiste, je répondais à beaucoup d'appels à projet, mais je voulais être en mesure de proposer quelque chose de complet, en autonomie avec cet atelier itinérant." Quentin Delestre l'a vite rejoint. Et s'est alors posée la question de l'outil, jusqu'à repérer cette caravane qui se déplie. Un vrai vecteur de curiosité et une manière de nouer aussi un premier contact. "On en a fait un petit cocon, avec du mobilier spécifique, un sol très coloré… C'est un endroit où l'on doit se sentir bien", indique le photographe. Deux ans ont été nécessaires pour monter le projet, créer l'association et obtenir des financements pour vivre de l'activité. La caravane est désormais sur les routes de Seine-Maritime et de l'Eure depuis le début du mois de mars. "La pratique artistique est un prétexte à la rencontre, insiste Romain Leblanc. On voit des personnes isolées et on sert au lien social." Dernièrement, le duo a travaillé à Louviers, sur la question des mémoires du quartier des Acacias, en pleine rénovation, à la rencontre des jeunes des écoles, du centre social ou de la crèche.
Depuis, à Saint-Pierre-lès-Elbeuf, Quentin et Romain travaillent sur la notion du beau et du laid avec des enfants de CE1. "C'est passionnant et cela donnera lieu à une restitution en mai." La clé de leur travail reste "la notion de bienveillance qui est essentielle. La médiation par l'art permet d'encourager, d'éveiller dans un monde où l'on manque souvent de confiance".
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