Surdosage, erreur d'étiquetage, mauvais produit dans le flacon… Les erreurs médicamenteuses, dans les préparations de chimiothérapie, représentent 9 % des cas, soit de 12 000 à 15 000 personnes concernées. Un chiffre martelé par Loïc Tamarelle, le cofondateur d'Eurekam, une entreprise rochelaise qui veut aider les professionnels de santé à éviter ce genre d'erreurs, notamment dans les services d'oncologie, grâce à des algorithmes d'intelligence artificielle. Sa nouvelle technologie, intitulée "Drugcam" et développée depuis 2009, permet d'assister, par ordinateur, les soignants en charge des préparations de chimiothérapie. Déjà présente à l'hôpital Monod au Havre, au centre Henri-Becquerel à Rouen et à l'hôpital Seine-Eure à Évreux, la société a installé ses machines au CHU de Rouen depuis le début du mois de mars, à raison de cinq postes implantés dans l'établissement.
Loïc Tamarelle, président cofondateur d'Eurekam
"Le système va utiliser des technologies d'intelligence artificielle et d'analyse d'images pour les préparateurs en pharmacie via une recette qui va être affichée de manière dynamique", explique Loïc Tamarelle, informaticien né à Bois-Guillaume, près de Rouen, qui s'est associé à un ami pharmacien rencontré au Havre, Benoit Le Franc, aujourd'hui chef de pôle médico-technique au groupe hospitalier de La Rochelle. En somme, la machine, via un flux vidéo, guide le professionnel, étape par étape lors de la préparation. À chaque fin de directive, l'ordinateur procède alors à une phase de contrôle en temps réel. "Cela peut être la nature du produit, la dose prélevée, ou l'étiquetage", poursuit l'entrepreneur. Si une erreur est repérée, elle est directement signalée au préparateur qui peut la corriger avant de passer à l'étape suivante.
Deux erreurs évitées en moyenne par semaine
Une technologie qui permet, selon Eurekam, d'éviter "deux erreurs graves en moyenne par semaine et par établissement", soit 150 erreurs évitées en moyenne sur les 270 machines installées dans les 100 établissements (service oncologique ou pharmaceutique des cliniques et hôpitaux) qui ont accueilli, en France et en Europe, la solution de l'entreprise, qui compte 20 employés. Un seul poste permet ainsi de réaliser une moyenne de 5 000 préparations par an. Avec ses cinq postes récemment déployés, le CHU de Rouen peut ainsi effectuer jusqu'à 25 000 préparations annuelles, soit la "quasi-totalité de leur production", indique l'entreprise qui discute avec le centre hospitalier de Dieppe pour y implanter sa technologie.
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Leader en France sur la lutte concernant les erreurs médicamenteuses en chimiothérapie, Eurekam réfléchit, maintenant, à diversifier les applications de la technologie Drugcam dans d'autres domaines médicaux sujets aux erreurs. "Je pense par exemple à l'anesthésie réanimation surtout pédiatrique et les antidouleurs, mais sur tout le secteur des soins de manière générale pour être présent à tous les étages de l'hôpital où il y a des besoins", conclut Loïc Tamarelle.
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