C'est une première mondiale et elle est dans la Manche. L'entreprise King Lobster Normandie est une ferme de homards bleus à Bréville-sur-Mer. Ça n'existe nulle part ailleurs. La société a été inaugurée officiellement lundi 27 mars. Elle va de la ponte d'œufs jusqu'à la commercialisation à l'âge adulte. Les premiers bébés homards ont maintenant neuf mois.
Les homards sont nourris avec différentes farines : dorade, blé ou encore du lin.
Cette innovation est pleine de bénéfice pour Guillaume Rozan, l'associé en charge du développement. "On ne va pas puiser dans les ressources naturelles, donc on est vraiment dans une démarche responsable", assure-t-il. Ils achètent des femelles pleines d'œufs pêchés en mer. Elles rejoignent ensuite l'écloserie, un conteneur au fond du hangar de 950 mètres carrés, où elles vont pondre.
Guillaume Rozan est chargé du développement et Thierry Rochas est le président de King Lobster Normandie.
"Une fois les œufs relâchés par les femelles, l'éclosion va se faire quasiment instantanément et les larves vont flotter", explique Enola Brébant, en master 2 de biologie marine et qui travaille sur le projet. Les salariés vont les récupérer puis les mettre en incubateur pour trois semaines. Là, elles vont se développer une première fois et être nourrie. L'eau des incubateurs est brassée en continu pour faire comme en mer. Lors de cette étape, il y a 70 % de perte de larve. King Lobster Normandie travaille à baisser ce taux, mais la mortalité reste plus importante dans la nature.
Voici une larve de homard bleu de Normandie.
Au bout de ce temps, les larves sont installées dans des petits cubes individuels et passent encore trois semaines dans l'écloserie. Une fois cette période passée, les bébés homards sont sortis pour croître dans des bassins plus grands, en étant nourris régulièrement. "Nous, on sait ce qui est bon pour eux. C'est une bonne dorade, de la chitine, c'est ce qui va lui permettre de régénérer sa carapace, et puis quelques farines, mais des farines haut de gamme", assure Guillaume Rozan. Il faut attendre que les crustacés aient trois ans et demi pour qu'ils aient une taille commercialisable. Pour goûter le résultat, il va falloir attendre encore un peu.
Un développement continu
"On étudie aujourd'hui la croissance du homard, ce que personne ne fait et on va essayer de faire en sorte qu'on puisse de plus en plus manger des homards d'élevage. On est au tout début d'une belle aventure, personne ne l'a jamais fait et on est en train d'écrire cette industrie", s'enthousiasme Guillaume Rozan. Un second bâtiment est déjà en projet pour accélérer le développement de l'entreprise et éviter d'être rejoint un jour par une concurrence. Pour les débouchées économiques, King Lobster Normandie va vendre au prix du marché et surtout à l'export. Des contacts sont déjà pris avec l'Asie.
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