La raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine, dont les expéditions de carburants sont bloquées pour protester contre la réforme des retraites, est contrainte de stopper sa production à compter du samedi 25 mars, faute de pétrole brut à raffiner.
"Comme le mouvement a été reconduit à la CIM (Compagnie industrielle maritime), sur le dépôt pétrolier du Havre, il n'y aura pas d'alimentation en brut sur la raffinerie de Gravenchon, ce qui va entraîner l'arrêt des installations demain", a déclaré à l'AFP Christophe Aubert, délégué CGT Esso-ExxonMobil.
"On est contraint d'arrêter la production de carburants par manque d'alimentation de brut. On commence les phases d'arrêt demain (samedi 25 mars)", a confirmé la direction du groupe. "Ça va s'arrêter et pour pouvoir redémarrer, il faut compter dix jours à compter de la réception de brut", a ajouté Christophe Aubert.
Pas de réquisition sur le dépôt pétrolier du Havre
Afin d'éviter ces manœuvres d'arrêt et de redémarrage longues et délicates et leurs conséquences futures sur l'approvisionnement en carburants de l'Ile-de-France et du grand Ouest, il faudrait que le gouvernement réquisitionne des personnels grévistes au dépôt pétrolier du Havre, une option peu probable, à en croire Christophe Aubert. "Le but des réquisitions, d'après ce que j'ai compris de la part du gouvernement, c'est plutôt d'envoyer des produits finis. Donc, il y a très peu de chance qu'il y ait des expéditions de pétrole brut sur la raffinerie de Gravenchon", située à une vingtaine de kilomètres du Havre, a-t-il déclaré, faisant notamment référence à des mesures de ce type concernant la raffinerie voisine de TotalEnergies, à Gonfreville-L'Orcher qui jouxte Le Havre.
En cas de réquisitions pour débloquer les expéditions de carburants, les quantités stockées vont "alimenter un moment les dépôts pétroliers et les stations-service, mais le temps de reconstituer ce qui sera sorti, on va se retrouver probablement sur une période où il n'y aura pas de produits à disposition", a poursuivi Christophe Aubert. À moins, dit-il, que les grèves cessent et que les importations de produits pétroliers redémarrent. La France importe en effet 50 % des carburants consommés dans le pays.
À noter que la raffinerie de Port-Jérôme-sur-Seine représente 20 % de la capacité de raffinage en France.
Avec AFP
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