Un homme âgé de 40 ans était jugé au tribunal de la Presqu'île de Caen, jeudi 23 mars, pour violences sur sa femme, atteinte de sclérose en plaques, une maladie invalidante. Les faits se sont produits du 1er septembre 2019 au 29 octobre 2022 à Colombelles.
Une situation difficile
Le couple est marié depuis 2011. En 2013, une sclérose en plaques est diagnostiquée chez l'épouse. Très vite, la situation se dégrade : elle a le côté gauche paralysé et doit utiliser un fauteuil roulant électrique. Ne pouvant plus rien faire seule, elle devient totalement dépendante de son mari, qui refuse toute aide à domicile.
L'homme devient violent et, le 12 juillet 2020, elle se confie à une assistante sociale, dénonçant des violences conjugales, physiques et morales de la part de son mari. Il la frappe, donne des coups de poing et refuse de se lever la nuit pour la conduire aux toilettes. Parfois, il ne lui donne pas à manger. Un signalement est fait. La femme est entendue le 23 juin 2020 : elle dit qu'elle veut se séparer de lui, car elle est inquiète. Elle reconnaît toutefois se montrer parfois injurieuse envers lui.
"Un dossier complexe et douloureux"
Des aides à domicile sont alors mises en place au domicile du couple, sauf le dimanche. Mais le 28 octobre 2022, les auxiliaires de vie font un nouveau signalement. Le mari aurait essayé d'étouffer la malade avec un oreiller. Il est placé sous contrôle judiciaire le 1er décembre 2022, avec obligation d'éloignement.
À la barre, l'homme de 40 ans reconnaît quelques "petits coups" et confirme que la nuit, il ne veut pas se lever pour elle. Il affirme qu'il l'aime toujours. À l'audience, l'avocate de la défense produit un document émanant de la victime. Son mari lui manque. Elle souhaite reprendre la vie commune et ne veut pas qu'il aille en prison. Dans son réquisitoire, le procureur avoue que le dossier est complexe et douloureux. Doit-on aller contre le désir de la victime pour la protéger ?
Après délibéré, l'homme est condamné à 10 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, obligation de soin et de travail et interdiction de pension de réversion.
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