Les premières études sur son implantation dans l’agglomération remontent à 1997. Le Zénith de Rouen fête son dixième anniversaire cette année.
Dix ans de spectacles en tout genre et pour tous publics. “Concrètement, explique Christine Gaillard, directrice adjointe à culture au sein de la Crea, en charge des équipements, c’est une grande salle vide, que louent les producteurs, lors des tournées des artistes. Le but d’une telle salle est bien-sûr de donner accès aux habitants à des spectacles de qualité et de participer ainsi au rayonnement culturel de l’agglomération.”
Une mission culturelle
Si la Crea qui a pris l’initiative de la construction, ce n’est pas elle qui en assure la gestion, mais un exploitant, choisi par le biais d’une délégation de service public. “Il l’exploite à ses risques et périls car il se doit de verser une redevance à la Crea qui est fixée indépendamment des recettes perçues.” C’est la société SESAR, qui vient d’être renouvelée dans ses fonctions qui est chargée de gérer la programmation et d’animer le Zénith. C’est donc à elle que font appel les producteurs pour fixer une ou plusieurs dates à Rouen “Pour un artiste, c’est un véritable challenge que de se produire dans un Zénith, note Franck Boucher, directeur du SESAR, car cela a un coût.” Et la barre est placée haut : pour qu’un spectacle soit rentable, il doit attirer entre 1500 et 3000 personnes.
Le travail est long avant qu’un artiste ne monte sur scène. Accueillir des concerts ou des comédies musicales implique tout un travail technique à fournir en amont. Définir les emplacements où sertont accrochés les projecteurs, agencer la salle. “Pour de grosses productions, il nous faut au moins deux jours de montage.” C’est également au SESAR que revient la tâche de fixer le nombre d’hôtesses et d’agents de sécurité nécessaires, par exemple. Ils sont cinq, à plein temps, sur le site du Zénith. Mais qu’arrive une équipe de tournée et les effectifs explosent. Les lieux fourmillent d’une foule d’intermittents, de techniciens, allant du cuisinier, à l’accessoiriste, en passant par le peintre. L’équivalent d’une petite ville qui s’installe. “Lorsque Mozart opéra Rock est venu à Rouen, l’équipe de tournée comptait 120 personnes. A côté des moyens humains, il faut prendre en compte le matériel : quand Mylène Farmer est venue elle avait avec elle, 22 camions de matériel.”
Parallèment à toutes ces manifestations, le Zénith accueille également des séminaires, des conventions d’entreprises ou des colloques, comme Axe Seine dernièrement. Ces animations, qui ne doivent pas représenter plus de 30% de l’activité, font certes moins rêver monsieur tout le monde, mais n’en demeurent pas moins nécessaires au rayonnement de la région et permettent aussi au Zénith de vivre.
Zénith : un label sous contrôle
N’est pas Zénith qui le veut. Ce label, mis en place par le Ministère de la Culture à la fin des années 80, est contrôlé par un cahier des charges. Sa mission première est d’accueillir des spectacles de grande audience, et de répondre à un souci d’aménagement du territoire.
Le confort du spectacteur est une des préoccupations qui préside à la réalisation d’un Zénith. Une bonne visibilité, une acoustique soignée sont des conditions posées. Ainsi, les balcons et les piliers, y sont exclus. Enfin, la gestion des spectacles et de la programmation est confiée à une délégation de service public : c’est une assurance de neutralité. L’activité d’un Zénith est avant tout celle d’un service public.
“Ce cahier des charges est essentiellement technique, et aucunement architectural,” affirme Christine Gaillard. Et de fait, sur les 18 Zénith que compte la France, aucun d’entre eux ne se ressemble. Celui de Rouen, est l’œuvre de l’architecte Bernard Tschumi.
Repères
. Saison Toutes les saisons ne sont pas propices aux spectacles. Durant les vacances scolaires, par exemple, les manifestations sont peu nombreuses.
. 61 Le Zénith est bien parti pour battre son record de programmation qui était de 94 spectacles donnés en 2007. Sur le premier semestre 2011, 61 spectacles ont déjà été donnés.
. 426 233 € ont été versés en 2010 par le SESAR à la Crea. C’ette redevance est constituée, entre autre, d’une part fixe de 305 000 € par an et d’un intéressement aux bénéfices
. 17 500 000 € C’est ce qu’ont dû débourser la Communauté européenne, l’Etat, la région Haute-Normandie, la Seine-Maritime et la Crea pour la construction du Zénith.
Anne Letouzé
(Photo Jean-François Lange-Crea)
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