À raison d'une fois l'an, l'Opéra de Rouen propose à ses publics, scolaires ou individuels, de vivre une expérience magique grâce à ce format inhabituel qu'est l'opéra participatif. Le directeur musical Alphonse Cemin nous présente le concept.
Une expérience immersive
Depuis plusieurs années déjà, quelques grandes maisons d'opéra françaises se sont prêtées au jeu de l'opéra participatif. Pour qui n'a jamais assisté à ce genre de représentation, la première fois est toujours saisissante. "À certains moments de l'action, la lumière de la salle se rallume, je me retourne alors vers le public et, dans la salle elle-même, les spectateurs entonnent les chants." Les spectateurs sont en fait invités à travailler en amont, chez eux avec un CD d'apprentissage et sur place lors de séances de répétition et d'échauffement, sur une partition spécialement adaptée. Le public devient vraiment partie prenante de l'action, répondant parfois aux solistes. "Cette formule très ludique rapproche les spectateurs et les interprètes dans une vraie communauté : l'émotion musicale est d'autant plus forte."
Cendrillon revue et revisitée
"Les opéras participatifs permettent de désacraliser l'opéra et de faire tomber les préjugés sur ce mode d'expression." Ce sont toujours des œuvres incontournables du répertoire qui sont choisies pour cet exercice, le but étant de faire découvrir le grand opéra tout en misant sur l'accessibilité. Le choix s'est donc naturellement porté sur la Cendrillon de Rossini, car c'est un personnage incontournable des contes de fées. "Cependant, l'intrigue s'éloigne du fameux conte de Perrault. Dans le livret de l'opéra de Rossini, c'est le beau-père de Cendrillon qui cherche à lui nuire, et la mise en scène prend le parti audacieux de déplacer l'intrigue dans un hôtel de luxe, où Cendrillon officie comme bonne à tout faire." C'est dans ce décor aux couleurs acidulées qu'évolue la jeune Cendrillon, harcelée par la haine de ses demi-sœurs. "La mise en scène recèle des trésors d'inventivité. Par exemple, l'histoire commence dans le lobby de l'hôtel mais, au fur et à mesure qu'avance l'intrigue, le décor évolue d'un étage à l'autre, ce qui est suggéré par la présence sur la scène d'un ascenseur."
Un chef-d'œuvre en condensé
Toute la difficulté de l'opéra participatif repose sur l'écriture de la partition. "Pour capter l'attention du jeune public, l'opéra de Rossini est présenté dans une version réduite à une heure, mais il faut raccourcir sans dénaturer l'ensemble. Lors de la réécriture, on réduit chaque air de moitié, on intercale des dialogues parlés aux récitatifs (chantés) et tout est traduit en français." Les six interventions du public correspondent aux partitions des chœurs et, dès l'introduction, le public chante. "Les spectateurs sont ainsi invités à participer à chaque étape importante de l'action, de cette façon, ils ont le sentiment de participer réellement à l'histoire."
Pratique. Cendrillon ou le Grand Hôtel des songes, du samedi 1er au mercredi 5 avril, Opéra de Rouen. De 10 à 32 €. operaderouen.fr
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