La scène rap de Rouen foisonne d'artistes en tous genres. Cette richesse semble s'être développée depuis ces dernières années avec ce que l'on appelle communément le deuxième âge d'or du hip-hop depuis les années 2010, après celui des années 90. C'est ce qu'a constaté aussi à Rouen, Jean-Baptiste Correa, dit sobrement Jean-Baptiste de son nom de scène, Rouennais et Elbeuvien d'origine, âgé de 42 ans. "Il y a plus d'artistes qu'à l'époque, avant il fallait avoir un certain niveau textuel et musical pour sortir du lot, aujourd'hui c'est beaucoup plus accessible puisque le rap s'est démocratisé, tout le monde a sa chance avec les réseaux sociaux", remarque-t-il.
La Péniche, emblème du hip-hop à Elbeuf
Rappeur depuis ses 12 ans, Jean-Baptiste a connu les tout débuts du mouvement à la Péniche, lieu emblématique du quartier du Puchot à Elbeuf qui a vu défiler nombre d'artistes hip-hop dont un certain MC Solaar, venu dans la cité elbeuvienne au début de sa carrière. Un souvenir marquant pour lui, puisqu'il ira jusqu'à citer le nom de la ville dans un de ses derniers titres : Sonotone. Un souvenir tout aussi vif pour Jean-Baptiste. "C'est une salle mythique dans l'histoire du rap en France, j'ai vraiment fait mes classes là-bas."
Avec maintenant près de trente ans dans le milieu, lui aussi a vu l'évolution de ce style et se félicite de voir aujourd'hui cette abondance artistique dans la région rouennaise.
"Je pourrais citer plein de noms du moment, Crimson par exemple, Leone de rilesundays (label de Rilès), Heloïm qui est en train d'exploser, Kal qui est un monstrueux compositeur, il y a eu Rilès et Younès, bref on a du poids lourd ici à Rouen", énumère Jean-Baptiste.
"À Rouen, il y a de bons artistes, ce qu'il manque, ce sont des artistes bien développés"
Attentif à ce microcosme prolifique en perpétuelle évolution, Jean-Baptiste est devenu manageur d'une autre "pépite" du rap rouennais du nom de R'May, jeune rappeuse d'Elbeuf, finaliste, tout comme lui, de la dernière édition du Buzz Booster Normandie au Havre, un évènement qui met à l'honneur chaque année les "rookies" de la discipline. "Je l'ai rencontré et je me suis dit 'c'est vraiment cool ce qu'elle fait', si je peux donner un coup de main, je suis là."
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par Jean-Baptiste Correa (@jean_baptiste_correa)
Mais si les talents sont là, les structures manquent selon lui. "À Rouen il y a pas mal de bons artistes, ce qu'il manque, ce sont des artistes bien développés, par exemple on n'a pas de gros labels ici, on n'a pas de distributeur, on n'a pas de maison d'édition, il y a plein de structures qui n'existent pas", déplore le rappeur.
Cela ne l'a pas empêché de sortir son tout premier album solo en indépendant l'an dernier : Alors, comment qu'on freine ? Il sera sur la scène de la Fabrik à Sons le 22 avril à Bolbec pour le défendre, en première partie de Ausgang, le groupe de Casey, autre célèbre rappeuse du 93 née à Rouen.
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