On attendait les raffineurs ou les cheminots. C'est finalement la grève des éboueurs qui est devenue, ces derniers jours, l'épicentre de la contestation contre la réforme des retraites. Au Havre, ils bloquent depuis mardi 7 mars le centre technique communautaire (Cetco), empêchant la sortie des véhicules chargés de la collecte des déchets sur Le Havre et Sainte-Adresse.
Après l'intervention des forces de l'ordre au petit matin, regain de mobilisation autour des éboueurs en grève au cetco du #Havre #lehavre #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/NGtPl6tZI6
— Tendance Ouest 76 (@Tendanceouest76) March 16, 2023
Ce jeudi 16 mars, au petit matin, à l'arrivée des agents grévistes au Cetco, des gendarmes mobiles étaient sur place. En effet, Le Havre Seine Métropole a demandé au préfet de la Seine-Maritime "de procéder au déblocage du Cetco afin que la collecte des déchets puisse se faire normalement", informe la collectivité dans un communiqué envoyé peu avant midi. "Le droit de grève est un droit constitutionnel qui doit être respecté mais le blocage d'un site est illégal et ne peut être accepté", explique-t-elle. Au cours de l'intervention, l'un des agents havrais a été arrêté. Il s'agit d'un chauffeur de camion benne.
Bruno Dieudonné, le procureur du Havre, indique que "l'agent a été placé en garde à vue pour violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique. Cette mesure a été levée en fin de matinée. En guise de réponse pénale, il a l'obligation d'accomplir un stage de citoyenneté". Ses collègues démentent, de leur côté, toute violence envers les forces de l'ordre.
Le blocage se poursuit devant le Cetco.
"Un regain de force"
Une situation qui entraîne un regain de mobilisation sur le site. Autour des éboueurs grévistes, ce matin, se trouvaient des agents territoriaux du Havre et de Gonfreville, des agents Enedis et divers opposants à la réforme des retraites venus en soutien, avec concert et tonnelles montées devant le Cetco. "Ils ont fait l'erreur d'employer la force alors que l'on souhaitait du dialogue, analyse un éboueur en grève, rippeur depuis sept ans. Aujourd'hui est une journée exceptionnelle, car tout se décide. Mais ce n'est pas la fin, c'est potentiellement un regain de force." Les agents ont aussi reçu le soutien du député PCF Jean-Paul Lecoq sur Facebook.
Malgré l'intervention des gendarmes mobiles, aucun véhicule n'est finalement sorti du site dans la nuit, aucune collecte n'a donc pu avoir lieu. Des barrages demeurent installés devant chacune des entrées, comme a pu le constater Tendance Ouest en milieu de matinée. "Les agents n'ont pas souhaité reprendre le travail ce jour", commente de son côté Le Havre Seine Métropole.
Des agents territoriaux du Havre occupaient l'une des entrées secondaires, dans le courant de la matinée du jeudi 16 mars.
Habituellement, ce sont environ 250 tonnes de déchets et d'ordures ménagères qui sont collectés. "Cela fera beaucoup plus de travail" quand le mouvement s'arrêtera, reconnaît le rippeur, "mais on connaît notre métier, tout sera remis dans l'ordre, même s'il faut un peu de temps".
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