"Saint-Martin-de-Cenilly et Notre-Dame-de-Cenilly cherchent de nouvelles familles", c'est le titre d'une des deux annonces déposées sur un site internet par les parents d'élèves de l'école primaire Arc-en-ciel de Notre-Dame-de-Cenilly. L'autre est plus grinçante : "A vendre à Notre-Dame-de-Cenilly, futur EHPAD meublé." Au final, le produit est le même : l'établissement scolaire de la commune.
La deuxième annonce est plus grinçante et dépeint l'école comme un futur Ehpad. C'est la crainte des parents d'élèves si une classe ferme.
Tels des commerciaux, les parents vantent ensuite les atouts de la commune. "Il y en a beaucoup", estime Anne-Sophie Mauger de Varennes, mère de deux élèves. "On n'est pas très loin de la mer. On est près des grands axes Saint-Lô - Coutances et on est surtout une commune vraiment dynamique", énumère-t-elle. Il y a effectivement des commerces, et une école.
La première annonce publiée par les parents d'élèves, le 8 mars, doit permettre de trouver de nouvelles familles.
C'est justement l'école qui est au cœur du combat de ces parents. Le directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) a annoncé qu'une classe devrait fermer à la rentrée 2023. Pour l'instant, l'école accueille 74 enfants. Les parents ont pu rencontrer le DASEN, mais ils ont souhaité se mobiliser autrement. "On s'est dit : il faut recruter des familles, il faut qu'il y ait plein d'enfants dans cette école, et donc on a mis des annonces, pour attirer du monde et faire réagir", précise Anne-Sophie. Après plusieurs jours de présence en ligne, "ça réagit, ça réagit beaucoup", assure la maman. Et de poursuivre : "On a des familles qui nous contactent pour savoir quels sont les logements vacants, les possibilités de location ou d'achat dans la région."
Au-delà de la classe à sauver, les parents souhaitent se battre pour conserver un modèle de petite école en milieu rurale. Ils ne sont pas les seuls dans la Manche, d'autres établissements pourraient perdre des classes. "On veut garder notre petite école de commune, qui fait vivre aussi la commune. S'il n'y a plus d'école, les commerces peuvent fermer. Tout le monde se connaît, les enseignants connaissent bien les parents, on se voit tous les matins. Il y a vraiment une proximité, et c'est une véritable chance pour tout le monde", conclut-elle.
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