"Les semaines qui viennent de passer sont très intenses, avec la remise en état du parc pour le public", affirme Julie Levrier, directrice adjointe du Parc de Clères. "Mais on est toujours prêts", lâche-t-elle dans un sourire, comme pour bien représenter l'agitation qui règne pour que tout soit prêt pour la réouverture, qui a eu lieu samedi 11 mars. Une trentaine de personnes travaillent dans ce lieu, qui est à la fois un parc zoologique et botanique. Environ 1 400 animaux, des petits mammifères et de nombreux oiseaux, peuvent être aperçus, dont 1 000 vivent en semi-liberté, c'est-à-dire sans être en cage dans les 13 hectares du site. "Nous avons une mission de préservation de la biodiversité", indique Julie Levrier, qui précise que les espèces présentes dans le parc sont soit en voie de disparition, soit protégées. "C'est un peu l'arche de Noé." Le parc conserve leur génétique en vue, un jour, d'envisager une réinsertion en milieu naturel. Le parc a aussi une mission de recherches scientifiques, notamment dans le domaine vétérinaire et en taxonomie, une branche qui étudie la diversité du monde vivant.
Des petits mammifères sont en semi-liberté au sein de l'espace de 13 hectares du parc. Au gré de leurs humeurs, vous pourrez vous laisser approcher ou guider par des wallabies ou des antilopes ou apercevoir les gibbons sur leur île.
Une grande richesse ornithologique
Des échanges réguliers sont organisés avec d'autres parcs, parfois très lointains, pour organiser des reproductions et éviter la consanguinité. "On a un gibbon qui est en Floride", indique Julie Levrier, qui précise aussi qu'un panda roux doit rejoindre le zoo d'Amnéville pour rencontrer une partenaire. Sur le haut du parc, les volières regorgent d'oiseaux. C'est le domaine de Maddison Koziaz, l'une des soigneuses du parc, aussi particulièrement occupée avant l'ouverture. "De gros travaux débutent en janvier pour les volières. On change de substrat au sol, on change les perchoirs", indique-t-elle. Toute la végétation des volières est aussi reprise ou taillée. "C'est pour l'aspect esthétique mais aussi pour le bien-être animal et celui des soigneurs", développe la professionnelle. Son espèce fétiche, un majestueux Turaco. "C'est plus pour moi une question d'individu. Il est un peu caractériel mais j'ai créé un lien avec lui. C'est ce que j'aime", explique la passionnée. Cette année, en plus des précautions habituelles déjà très strictes, de nouvelles mesures sanitaires sont prises pour éviter toute contamination par la grippe aviaire. "Les véhicules qui rentrent dans le parc sont désinfectés, on change de bottes, chaque secteur a son équipement pour éviter les contaminations croisées." Pour les visiteurs, ces mesures seront quasi transparentes. Les semelles de leurs chaussures seront tout de même désinfectées à l'entrée, pour limiter les risques.
Au bord du lac, des multitudes de flamants roses, canards ou pélicans.
Une richesse aussi botanique et patrimoniale
Le parc zoologique de Clères est aussi un parc botanique. Ses châteaux, manoir et chapelle classés en font aussi un lieu unique.
Ce sont sans doute les animaux, dont les pandas roux, les flamants roses ou les petits wallabies en liberté qui attirent en premier lieu les visiteurs… Mais le parc de Clères est aussi un parc botanique remarquable pour qui sait apprécier les richesses de la flore. En témoignent son magnifique séquoia géant à l'entrée, ses thuyas géants, ses belles jonquilles qui annoncent le printemps ou encore les terrasses devant le château, dans un style art and craft typiquement anglais. Quatre jardiniers, plus des extras à l'occasion, travaillent à l'entretien et à l'aménagement des 13 ha qui sont ouverts au public. Parmi eux, Sébastien Beaupère, en poste à Clères depuis 33 ans, et qui est désormais le responsable jardinier, passionné des lieux. "On a de très beaux projets", reconnaît-il, déjà pressé de retrouver les visiteurs qui "viennent nous poser des questions, c'est toujours sympa". Un travail qui se poursuit évidemment toute l'année, même quand le parc n'est plus ouvert aux visiteurs. "À la fermeture, on en a pour un mois et demi de ramassage de feuilles, on fait notre propre compost avec", détaille le spécialiste. Et puis chaque année, ce sont des zones entières du parc qui sont reprises, comme pour ce muret de pierre à l'entrée, entièrement reconstruit sur 40 mètres de long et 1,20 mètre de haut avec derrière lui 80 m3 de terre, prêts à recevoir les plantations du printemps. Les chemins sont aussi repris un par un avant la réouverture, les talus refaits, le gazon replanté par endroits. Le résultat est impeccable pour l'ouverture et le retour des visiteurs.
Une richesse aussi patrimoniale
"Il y a trois composantes dans le parc : la botanique, le parc animalier et le patrimoine, c'est ce qui le rend unique", insiste Julie Levrier, la directrice adjointe. Les époques s'y superposent, avec à l'entrée les ruines d'un ancien château du Moyen-Âge, a priori ravagé par les attaques des Bourguignons dans les campagnes normandes, à l'issue de la guerre de Cent Ans.
Le château Renaissance dans sa forme actuelle voit le jour au XIXe siècle. Il est racheté par Jean Delacour juste après la Seconde Guerre mondiale. Il remet alors la propriété en état, creuse l'étang et construit les volières, lui qui est l'un des plus grands ornithologues de son époque, qui donnera d'ailleurs naissance à la Ligue de protection des oiseaux.
Un projet est en préparation dans l'actuel manoir du site, pour le rouvrir au public et présenter l'œuvre et la vie de ce scientifique qui a conduit de nombreuses expéditions à travers le monde. "Ce ne sera pas avant encore plusieurs années", tempère Julie Levrier, tant les travaux sont importants, notamment pour permettre l'accessibilité du bâtiment à tous les publics.
Pratique. Parc de Clères, ouvert en mars, septembre et octobre de 10h à 18h30. D'avril à août de 9h30 à 19h. De 8 à 10,50€.
Une programmation culturelle toute l'année
Le parc organise régulièrement des événements tout au long de la saison. Le premier temps fort sera Clères en Amours, les samedi 18 et dimanche 19 mars.
Clères en Amours, pour le printemps
Premier événement de la saison, Clères en Amours se tient le samedi 18 et le dimanche 19 mars, comme pour célébrer l'arrivée de la belle saison. Au programme, un marché, des animations et des ateliers en lien avec la nature et, en particulier, avec la jonquille, comme un symbole de ce printemps qui s'annonce. Des spectacles mêlant performances vocales et humour sont aussi prévus.
La fête des solidarités au mois de mai
Le 13 mai, le parc organise un événement en lien avec la Banque alimentaire. Toute la journée, le site accueille 1 000 bénéficiaires et bénévoles de l'association, pour leur permettre de se rencontrer et de profiter d'un moment de détente en pleine nature. L'occasion aussi d'un échange dans un cadre différent de celui, habituel, de la distribution des repas.
Le parc en Médiévale
C'est le clou de la programmation du parc de Clères, les 8 et 9 juillet. Le site s'associe aux Médiévales de Clères en Renaissance et propose une plongée dans cette période emblématique de l'histoire. À découvrir, un marché médiéval, des ateliers, un campement historique, des spectacles et autres animations, avec, pour sûr, un festival de costumes.
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