Quand il n'est pas sur les terrains de football, Franck Doudet est dans le train. Préparateur physique des arbitres nationaux depuis 2016, le Normand d'adoption enchaîne les allers-retours chaque semaine entre Caen et Paris pour poser ses valises à Clairefontaine. Originaire de Laval, Franck Doudet a rejoint le District de la Manche en 1997, avant d'intégrer la Ligue de Basse-Normandie en tant que conseiller technique régional en 2010. Au même moment, un événement est venu bousculer la suite de sa carrière. "L'UEFA et la Ligue de Basse-Normandie ont organisé l'Euro des 19 ans. Je me suis occupé de la préparation physique des 16 arbitres."
Franck Doudet a commencé en tant que préparateur physique dans l'arbitrage en 2010, lors de l'Euro U19 organisé en Basse-Normandie.
De la Normandie
à Clairefontaine
Un déclic qui l'a conduit à devenir préparateur physique des arbitres fédéraux, sous le regard de Pascal Garibian, ancien directeur technique de l'arbitrage. "Cela représente 400 arbitres de la Ligue 1 jusqu'à la N2, en passant par les U17 et U19 nationaux, le futsal et aussi les deux niveaux nationaux féminins, explique l'ex-défenseur latéral. Il y a les arbitres centraux et les assistants." Son rôle ? Préparer les corps des arbitres à enchaîner les matchs au sifflet chaque week-end. Cela passe par des stages à Clairefontaine (160 jours par an environ) mais aussi un suivi à distance. "Je dois habituer les arbitres à rester lucides sur leurs prises de décisions malgré la fatigue. Pour cela, ils doivent être aussi au plus proche des actions."
Sur l'année, Franck Doudet s'occupe de la préparation physique de 400 arbitres professionnels et amateurs.
Exercices de vivacité, réactivité, endurance, musculation, la préparation athlétique des arbitres est relativement similaire à celle des joueurs. "L'image de l'arbitre bedonnant a disparu. Les arbitres sont de vrais athlètes. L'aspect athlétique fait partie des critères de performance", explique l'expert. À titre d'exemple, les arbitres professionnels cumulent 8 à 14 séances de sport par semaine.
"Les arbitres sont
de vrais athlètes"
Et, après chaque match, c'est l'heure du débriefing. Par exemple, lors de Caen-Sochaux lundi 6 mars dernier, Franck Doudet a observé puis fait le bilan avec le trio arbitral. Il apprécie toujours le fait d'être proche du terrain. "Je prends autant de plaisir que dans l'encadrement. Apprendre est mon moteur." En fin de carrière, il espère multiplier les missions à l'étranger.
Un(e) arbitre parcourt jusqu'à 12 km par match
Saviez-vous qu'un arbitre professionnel peut courir entre 9 et 12 km par match ? Illustration avec Franck Doudet, préparateur physique des arbitres à Clairefontaine.
Un arbitre de football peut-il courir aussi longtemps que l'ancien Caennais N'golo Kanté ? Peut-être pas. Mais les arbitres professionnels modernes peuvent courir très longtemps. Par exemple, en Ligue 1, la moyenne de la Vitesse maximale aérobie (VMA), soit la vitesse de course à pied à partir de laquelle une personne consomme le maximum d'oxygène, est de 19,2 km/h.
À titre d'exemple, Stéphanie Frappart, première femme arbitre principale lors d'une Coupe du monde masculine, explose les compteurs. "Sa VMA est de 21 km/h. Elle est très à l'aise à la course, c'est l'une de ses forces", admet Franck Doudet, qui assure sa préparation physique. Par match, les arbitres parcourent entre 9 et 12 km. Au sein de la cohorte de 400 arbitres professionnels, le Normand d'adoption retrouve des arbitres de renom tels que Clément Turpin ou Benoit Bastien. Franck Doudet ne peut se passer d'une anecdote. "Quand Benoit était petit, dans les Vosges, il courait derrière les bêtes en montagne. Il a développé des capacités énormes !"
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