Il y avait, jusqu'ici, les traditionnels dépôts de gerbe au pied de la statue de Jeanne d'Arc, à Paris. Mais le nouveau président du Rassemblement national, Jordan Bardella, voudrait instaurer un autre rendez-vous, chaque 1er mai : une "Fête de la Nation", qui consistera en un banquet ponctué de prises de parole des principaux représentants du parti d'extrême droite. La première édition, en 2023, doit se tenir au Havre. "C'est acté", indique Guillaume Pennelle, délégué départemental du RN en Seine-Maritime, confirmant une information du Parisien. Il refuse pour le moment d'annoncer le lieu où se tiendra l'événement, censé rassembler un millier de partisans.
Une "terre industrielle et ouvrière"
"L'idée de choisir une ville où il n'y avait jamais eu d'événement d'envergure pour le Rassemblement national est venue assez naturellement", poursuit Guillaume Pennelle. Une "terre industrielle et ouvrière", où l'on retrouve donc une sociologie d'électorat "fidèle au RN depuis plusieurs années", affirme l'élu normand, qui rappelle aussi la récente élection de quatre députés dans le département voisin de l'Eure.
Le Parti communiste est historiquement implanté sur la place havraise (un député, deux mairies), mais Guillaume Pennelle affirme n'avoir "aucune crainte" quant à d'éventuelles protestations vis-à-vis de la venue de Jordan Bardella et "sans doute" de Marine Le Pen, évoquant les bons résultats du RN aux dernières élections européennes ou au premier tour de la présidentielle, notamment à Harfleur et Gonfreville.
"Une provocation"
Sollicité par Tendance Ouest, Baptiste Bauza, secrétaire de la section PCF du Havre, voit en l'annonce de cet événement "une provocation", en plein combat contre la réforme des retraites. "Le 1er mai est la journée internationale des travailleurs", rappelle-t-il, invitant à "faire mieux que le RN et être bien plus nombreux qu'un millier de personnes" dans le traditionnel cortège du 1er mai. "Dans le respect du rôle des syndicats, nous appellerons à défiler à la fois contre la politique du gouvernement et pour dire notre opposition au Rassemblement national", conclut-il.
Le maire du Havre et fondateur du parti Horizons, Édouard Philippe, qui n'a jamais caché son opposition au RN, n'a pas souhaité faire de commentaire. D'aucuns le voient déjà comme le potentiel adversaire de Marine Le Pen, au second tour de la prochaine élection présidentielle.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.