"C'est mort, tu ne passes pas." Mercredi 8 mars aux aurores, de nombreux manifestants se sont mobilisés dans l'agglomération rouennaise. Pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de la réforme des retraites, des barrages ont été installés, des pneus et des palettes en bois ont été brûlés. La circulation et les automobilistes ont été fortement impactés toute la matinée. Les dockers ont également pris part au mouvement : au total, ils ont installé 11 points de blocages, du 106 à Rouen jusqu'à Moulineaux. Le nom de leur opération : Port mort.
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Des automobilistes bloqués mais compréhensifs
Au rond-point du Midi au Grand-Quevilly, un premier point de blocage mis en place par les dockers de Rouen a incité de nombreux automobilistes à rebrousser chemin. Pour autant, certains ont été plutôt compréhensifs face à la situation. "Je n'habite pas très loin, j'allais me rendre sur mon lieu de travail. Je comprends, donc on ira travailler quand ce sera débloqué", confie Christophe Cavalière. Manon Vildier, elle, a été bloquée pendant plus d'une heure avant d'arriver au rond-point du Midi. "Je suis professeure, donc j'aurais bien aimé être présente pour mes élèves, mais je comprends tout à fait le mouvement de grève, donc je ne suis pas énervée contre la CGT ni les grévistes."
Les dockers rouennais ont bloqué les accès au port de Rouen à plusieurs endroits, comme au rond-point du Midi du Grand-Quevilly.
"On sait très bien qu'un docker, à 55 ans, on ne le met plus sur des postes pénibles"
Interview de Jubicaël Jibon
Jubicaël Jibon est secrétaire général adjoint CGT des dockers de Rouen. Si avec ses collègues il manifeste contre la réforme des retraites, c'est aussi pour délivrer un message sur la pénibilité de son travail. "On n'a pas d'horaires décalés, c'est pire que ça. C'est-à-dire que le soir, on doit appeler un numéro vert pour savoir ce qu'on fait le lendemain. C'est à 18 heures qu'on sait si on fait une journée de 10 heures, une nuit, une matinée…" Il rappelle aussi que "parfois, on n'a pas de pause pour manger, on peut travailler de 6 heures à 14 heures d'un coup. On a toujours le dos baissé et le corps s'use. On sait très bien qu'un docker, à 55 ans, on ne le met plus sur des postes pénibles. Après 55 ans, il n'arrive plus à faire ce qu'on fait au port".
Les dockers de Rouen ont maintenu leurs blocages jusqu'à 15 heures, avant de se réunir lors d'une assemblée générale pour décider d'autres actions à mettre en place dans les prochains jours.
Une action similaire était menée au Havre.
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