À l'écouter, Carmen Jean-Baptiste est hyperactive, et un peu psychorigide sur le rangement. "Mes enfants en ont beaucoup souffert", s'exclame-t-elle. Curieuse, elle découvre un beau jour le concept suédois de "death cleaning", et se prend de passion pour ce phénomène qui l'intrigue. "C'est en fait le nettoyage de la mort, le nettoyage que l'on fait chez soi quand on prend conscience qu'un jour on ne sera plus là", développe-t-elle. Comprenez, on range son logement pour éviter que ce soit nos enfants qui héritent de cette lourde tâche émotionnelle. Un acte de générosité, donc. "C'est aussi l'occasion de laisser la meilleure image de soi quand l'on part", témoigne l'experte.
Penser à sa personne aussi
Mais l'acte est aussi égoïste. "On donne, vend ou jette tout ce dont on ne veut plus. Résultat, on garde autour de soi uniquement des choses qui nous font plaisir, c'est comme se faire un cadeau." Ranger avant sa mort n'est pas réservé aux personnes âgées, même si c'est souvent au moment de la retraite que les intéressés font appel à Carmen Jean-Baptiste. "On prend notre temps, on ne fait pas ça à la va-vite", assure-t-elle. L'objectif n'est ainsi pas de simplement désencombrer, puisque tout le monde est capable de le faire, mais de proposer un véritable accompagnement. Des tas d'objets sont alors à trier, et certains peuvent provoquer un blocage chez la personne. "C'est souvent une photo, mais ça peut être un petit objet. La personne s'effondre parfois, ayant oublié son existence, ou se lance dans un monologue pour débattre seule de l'utilité de garder cet objet."
Les conseils pour s'y mettre
Pour aller plus loin dans la réflexion, Carmen Jean-Baptiste a écrit un livre intitulé Death Cleaning France – 100 % bio, disponible uniquement en numérique. "Je ne voulais pas encore plus encombrer les habitations !", plaisante la quinquagénaire. Pour que chacun fasse son tri, elle donne les quelques étapes à suivre. Premièrement, c'est logique, mais il faut se lancer. "Ce sera déjà un grand pas de franchi." Ensuite, "on en parle à ses proches, on leur explique la démarche. D'ailleurs, peut-être qu'ils voudront récupérer certaines choses". L'occasion aussi de régler les problématiques liées à l'héritage. Puis, une étape capitale : "Se fixer un calendrier, et surtout, s'y tenir !" Il ne reste plus qu'à commencer par les pièces les moins "sensibles", comme la penderie et la bibliothèque. Et parole d'experte : "Quand on commence, on se prend rapidement au jeu."
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