Originaire de l'Orne, Patrice Olivier s'est intéressé très tôt à la photographie. Autodidacte, il s'est d'abord essayé sur les animaux, avant de bifurquer "sur l'humain". Après plus d'une dizaine d'ouvrages publiés, il s'attaque au monde maritime. Lui, issu d'un territoire agricole, a quitté la terre pour rejoindre les eaux. "J'ai beaucoup regardé Thalassa et j'allais souvent sur les côtes, fasciné par la mer et le monde de la pêche", justifie-t-il. Alors, il a tenté de vivre l'expérience, en dressant le portrait de 23 pêcheurs, en mer ou à pied, et éleveurs marins. "Obtenir les contacts était difficile au début, c'est un milieu un peu méfiant, se rappelle Patrice Olivier. Puis une relation de confiance s'installe."
Une expérience hors-norme
Pour tirer ses portraits, le photographe a dû mouiller le maillot et s'est retrouvé embarqué dans des aventures folles. À bord du Persévérance II, un hauturier basé à Trouville-sur-Mer, il a passé trois jours en mer avec des matelots, qui doivent relever le filet toutes les trois heures, de jour comme de nuit. "Je me levais aussi pour être là, mais on n'est pas habitué à ce rythme, le troisième jour, ce n'était pas simple", jure-t-il. Heureusement pour lui, il est insensible au mal de mer, même si l'agitation des eaux a failli une fois le faire passer par-dessus sa couchette. "J'ai observé un métier passion, mais aussi très dur, avec beaucoup de contraintes tellement différentes de notre quotidien." Il prend en exemple les caseyeurs, qui sont physiquement très sollicités, ou une expérience dans un coquillard. "L'ambiance particulière, le bruit des dragues sur le métal… J'avoue avoir eu un peu peur sur le navire", concède-t-il.
Au fil de ses rencontres, Patrice Olivier a découvert "des activités insoupçonnées". Connaissez-vous la pêche à la pelouze ? Ghislain Langlois, à Cabourg, récolte des vers de sable qui serviront ensuite aux pêcheurs à la ligne. Notre photographe a aussi eu l'occasion de partir pêcher la seiche à Port-en-Bessin. Tant d'activités difficiles et insolites qu'il a partagées avec les concernés, toujours son objectif en main. D'ailleurs, tout ce petit monde a apprécié la démarche de Patrice Olivier et s'est pris au jeu. "Parfois, c'étaient même les pêcheurs qui me donnaient des conseils pour avoir le meilleur cadre possible", s'amuse le Normand. Un milieu photogénique car, selon les dires de l'artiste, "la mer est une aubaine pour le noir et blanc, avec le métal, l'eau, l'éclairage particulier…". De quoi ressortir 190 photos qui essaient de transmettre une émotion, "à travers un regard ou un geste", conclut fièrement l'auteur.
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