C'est un refuge qui a l'apparence d'un petit village reconstitué et dont les rues donnent la pêche. C'est comme cela que Stéphanie Lisicki, 32 ans, l'a conçu avec son mari Kevin, tous les deux la trentaine et parents d'un petit bout de chou.
Côte à côte, ils veulent ainsi sensibiliser au bien-être animal celles et ceux qui viennent à pousser la porte de leur refuge baptisé Suzi Handicap, au Montreuil-au-Houlme, jolie petite commune d'à peine 150 habitants à une dizaine de kilomètres de Briouze. Objectif aussi du couple : dédramatiser par cette reconstitution villageoise le handicap chez l'animal en donnant à leur refuge un visage plein d'humanité.
"Le handicap chez l'animal
est un sujet tabou"
Dans ces bâtiments de 1 000 m2, les rues du câlin, du bisou ou de l'espoir - pour ne citer qu'elles - mènent à chacun des espaces où sont logées nos amies les bêtes aux vies cabossées. Elles ont été blessées ou sont handicapées, et bien souvent les deux. Chiens, chats, poneys, chevaux, animaux de la ferme… Stéphanie et Kevin, en accueillant ces "loulous dont personne ne veut plus", font la preuve qu'un animal diminué n'est pas voué à terminer sa vie euthanasié. C'est l'essence même du refuge : briser par l'accueil des animaux blessés ou handicapés le tabou du handicap chez l'animal. "Un tabou encore très présent, c'est quelque chose de compliqué pour beaucoup", dit Stéphanie, qui en connaît un rayon : c'est précisément en s'occupant plus jeune d'un cheval mal en point et dont le poitrail avait été enfoncé, qu'elle s'est lancée à corps perdu dans ce parcours de vie au service de ces "loulous" dont elle prend soin. Le cheval en question s'appelait Suzi, une jument disparue depuis. Elle fut pour la jeune femme atteinte d'une grave maladie un encouragement à surmonter ses propres douleurs. "Les animaux, dit Stéphanie, nous donnent cette force incomparable."
Le refuge fonctionne sans subvention
L'association fondée en 2014, qui ne bénéficie d'aucune subvention publique, est entièrement financée par le couple qui a emprunté une grosse somme d'argent et par les dons de mécènes. Il faut 600 000 € chaque année pour faire tourner le refuge, qui accueille aujourd'hui quelque 300 animaux éclopés.
Il n'est pas ici question d'adoption : "Dans 95 % des cas, nos animaux sont trop handicapés pour pouvoir être adoptés." Un sacerdoce pour le couple : "On y travaille sept jours sur sept, jour et nuit."
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