Elle fait partie des œuvres les plus importantes du musée des Beaux-Arts à Caen. La peinture Le Mariage de la Vierge, du Pérugin, est en voyage en Italie. Arrivée en France durant les guerres napoléoniennes, l'œuvre est exposée dans le Calvados depuis 1804, quand des œuvres ont été distribuées en province. Alors que la ville natale du Pérugin, Pérouse, célèbre les 500 ans de la disparition du peintre, le musée de Caen a accepté de prêter l'œuvre, qui ne bouge que très rarement. Un périple empreint de précautions pour ne pas abîmer le tableau.
Le Mariage de la Vierge, qui va être exposé à Pérouse quelques semaines. - Musée des Beaux-Arts de Caen
Décadrer la peinture
"Le problème ce n'est pas tant le tableau, mais surtout le cadre qui ne peut pas voyager, donc on prête le tableau sans le cadre", pose Magali Bourbon, régisseuse des œuvres d'art au musée caennais. Alors plusieurs mains se mettent au diapason, en faisant preuve du plus grand soin possible. Le tableau est plus grand qu'un homme, et "il est fait de huit planches, qui sont reliées entre elles par des joints. Il faut surtout faire attention aux joints, donc on manipule le tableau à la verticale. Il pèse tout de même 120 kg", poursuit la régisseuse.
Un équipement adéquat
La manipulation du tableau et son décadrage sont en fait les étapes les plus périlleuses. Pour le transport, tout est pensé en amont. "On a fait faire une caisse sophistiquée : c'est une caisse dans une caisse avec des gros ressorts en acier pour amortir les vibrations", continue Magali Bourbon. À l'intérieur, du polystyrène extrudé est disposé. "La caisse est sanglée pour éviter qu'elle ne bouge en cas d'accident", précise Magali Bourbon.
Voici la caisse faite sur-mesure pour déplacer la peinture. - Musée des Beaux-Arts de Caen
Le transporteur est spécialisé dans ce type d'opération, et même le camion possède une suspension particulière. Un soin particulier est aussi accordé à la climatisation, afin que le tableau voyage dans un confort optimal.
Magali Bourbon
Une fois que le tableau est réceptionné par les Italiens, Magali Bourbon a "une entière confiance en eux, qui sont mêmes plus habitués que nous à manipuler ces tableaux de La Renaissance". D'ailleurs, la Galerie Nationale de l'Ombrie, région de Pérouse, a prêté en retour une œuvre au musée caennais. Il sera d'ici quelques jours possible d'apprécier Lamentation sur le Christ mort, de Piero di Cosimo, au sein du musée des Beaux-Arts.
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