À vos fourneaux. Top Chef, la célèbre émission de cuisine de la chaîne M6, est de retour à l'antenne, mercredi 1er mars. Parmi les candidats de cette 14e saison, Bérengère Fagart. Cette cheffe de 34 ans possède son propre restaurant, Sélune, à Paris (11e arrondissement). Originaire de Jullouville, où elle a passé toute son adolescence, elle a été scolarisée au lycée à Caen. Rien ne la prédestinait à participer à l'émission.
Qu'est ce qui vous a poussé à participer ?
Moi, à la base, je n'avais pas envisagé de participer à Top Chef. Je ne pensais pas forcément avoir le niveau. C'est quand même un concours d'excellence et, moi, je suis autodidacte. Je pense que j'ai quelques lacunes en termes de technique. Mais ce sont eux qui m'ont appelée en septembre pour savoir si je voulais participer. Et comme j'aimais bien l'émission, je me suis dit pourquoi pas.
Qu'allez-vous défendre dans Top Chef ?
Je vais défendre le fait que je sois une femme en cuisine. Ce n'est pas si commun d'avoir des femmes à des postes à responsabilité. Il y en a plein, mais ce n'est pas assez médiatisé. Ensuite, mon engagement écoresponsable : essayer de gaspiller le moins possible, essayer d'aller dans le bon sens en termes d'écologie. Et évidemment aussi, le fait que je sois autodidacte et que je pense que tout est possible. Je n'ai pas fait d'études de cuisine. J'ai tout appris par mes propres moyens. C'est aussi bien de montrer ça à des générations qui se posent des questions et qui ne savent pas quoi faire. À tout moment on peut changer d'avis et, si notre volonté est forte et que nos envies sont là, on peut y arriver.
Comment s'est passé le tournage ?
C'est éprouvant. C'est un autre métier, on est devant les caméras. On doit répondre à des questions, tout en cuisinant en même temps. Ça demande une double attention qui n'est pas évidente. Ce sont des conditions qui ne sont pas forcément les mêmes que dans notre cuisine. On n'a pas le même matériel, les ingrédients ne sont pas placés au même endroit, parfois c'est en extérieur, parfois c'est en intérieur. Et puis les journées sont longues.
Avez-vous pu progresser ?
J'y suis allée aussi pour ça. Je voulais apprendre des autres. J'avais envie de progresser. Et ça permet de se pousser un peu dans ses retranchements, d'aller dans des endroits où on n'a pas l'habitude d'aller, de réfléchir à des choses auxquelles on n'aurait pas réfléchi dans des conditions lambda. Ce sont des défis à relever, donc on essaie d'aller chercher des choses qu'on n'a jamais faites. Et ça, je pense que la contrainte est toujours productive. Ça m'a donné des idées. De sortir de sa cuisine et de son quotidien, ça fait aussi du bien. Ça permet de rouvrir ses œillères. Dans le quotidien, on cherche à être en place pour le service, on est un peu la tête dans le guidon, donc ce n'est pas évident d'avoir autant d'inspiration. Le fait de sortir de cet environnement, ça redonne plein d'idées, ça rebooste.
Qu'est-ce qu'on retrouve de Normandie dans votre cuisine ?
Dans ma cuisine, on retrouve les bons produits, déjà : les produits sourcés, les produits de petits producteurs, la pêche durable, les bêtes bien élevées, ça, c'est hyper important. Là où je suis, dans la baie du Mont Saint-Michel, il y a vraiment tout à disposition, entre les produits de la mer, les bonnes viandes, les bons légumes. Et dans ma cuisine, c'est très empreint des produits de l'ouest de la France. Et après, comme j'ai aussi beaucoup voyagé, j'essaie de mixer ça avec quelques saveurs d'ailleurs. C'est bien de pouvoir voyager au travers d'une cuisine, et ne pas avoir à prendre l'avion.
Comment retrouve-t-on ce mélange dans votre carte ?
Je faisais une andouille grillée de Vire, avec un petit fond de pomme de terre, du cresson, du basilic thaï, ça donne beaucoup de fraîcheur. Et en plus, c'est une herbe que l'on n'a pas trop l'habitude de manger. C'est souvent des produits comme les coquilles Saint-Jacques, que j'aime bien cuisiner, les coquillages. Je fais une nage de coques que je mets avec un bouillon de citronnelle, gingembre, donc assez asiatique, et du saké. C'était accompagné avec des roudoudous, donc des coquilles de praires que je remplissais d'une gelée pomme granit, fenouil, coriandre… J'essaie vraiment de cuisiner dans des inspirations d'enfance, de ce que j'ai pu manger. Que ce soit en Normandie ou ailleurs.
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