Comment une entreprise fait-elle face à la hausse des prix ? Künkel au Teilleul, dans le sud-Manche, est une scierie qui fabrique d'abord des palettes en bois. Pour s'en sortir, elle se diversifie, avec un objectif : devenir plus vertueuse.
Dans une grume, un tronc brut, la moitié devient des planches. L'autre partie, ce sont des déchets, comme des sciures ou des écorces, qu'il faut valoriser pour Christophe Künkel, le président de la société. "On a choisi de recycler tout le bois, les vieux bois usagés. On les récupère, on les broie et on les recompose pour en refaire une nouvelle matière", explique-t-il. Cela sert pour faire du panneau de particules ou des blocks, qui servent ensuite dans les palettes.
Voilà à quoi ressemblent les blocks en sortie de chaîne. Ils servent ensuite pour fabriquer des palettes. Utiliser du bois recycler permet de moins puiser dans la ressource en bois.
Ces "déchets" peuvent aussi être transformés en granulés pour les poêles. Une partie va directement brûler dans une chaudière toute neuve, installée en fin d'année 2022. La chaleur dégagée va alimenter les séchoirs à copeaux, produire de la vapeur d'eau nécessaire à la fabrication des blocks, chauffer les bureaux… Elle va aussi chauffer de l'huile, qui rejoint ensuite une turbine. Cette turbine va produire de l'électricité. "Le but est de créer des investissements nouveaux, avec la production d'électricité qui ira avec", assure Christophe Künkel. L'objectif, à terme, est d'être indépendant en électricité et de quitter "un marché libéral et sauvage". Cette logique est naturelle pour le président de l'entreprise. "Ça vient du fait qu'on est issu du monde de la terre. Quand on est habitué à faire attention à tout, on fait aussi attention à tout ce qui est économique pour l'entreprise." L'entreprise familiale vise une croissance sur le temps long plus que des profits rapides.
L'entreprise Künkel se porte bien et est en plein développement. Elle emploie 100 personnes au Teilleul.
Pour faire véritablement vivre l'économie circulaire, et économiser sur le transport, il essaie d'acheter ses matières premières dans le Grand Ouest de la France et de ventre les palettes dans la même zone. Les blocks peuvent aller plus loin en Europe et même en Tunisie. Le chiffre d'affaires devrait atteindre 30 millions d'euros. Pour construire la nouvelle chaudière, l'entreprise a profité d'un prêt à taux 0 du Département de la Manche et d'une subvention à l'emploi.
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