Rappelez-vous le 24 février 2022, les terribles images diffusées par les télévisions des tirs de missiles russes sur la population ukrainienne. Des gens comme vous et moi, qui habitent à trois heures de vol de la Normandie.
Aussitôt, des collectes de solidarité avaient été organisées au profit des Ukrainiens. Installés à Gacé, Ukrainiens d'origine, Natalya et Arsen Deren avaient réuni des couvertures, des médicaments, du matériel de première nécessité. Accompagnés de notre journaliste Sven Geslin, avec une voiture et une camionnette ils avaient entrepris un périple de quarante-huit heures de route à travers la France, l'Allemagne, la Pologne, pour apporter tout cela sur place. Ils avaient ramené à Gacé quatre femmes et un enfant, réfugiés qui fuyaient la guerre. Si deux femmes sont rentrées en Ukraine pour y rejoindre leur mari contraint de rester sur place, une jeune femme âgée de 19 ans poursuit ses études à Paris. La mère et son enfant sont toujours à Gacé, désormais autonomes dans un appartement.
Un an après
Depuis un an, Natalya n'est pas retournée en Ukraine. Elle consacre son temps comme interprète auprès des réfugiés en Normandie, alors que de nombreux membres de sa famille résident toujours là-bas. "Même s'ils sont dans l'ouest de l'Ukraine, c'est très compliqué avec les coupures d'électricité lors des bombardements. Mais on a ici beaucoup plus peur pour eux, qu'eux qui se sont hélas habitués à vivre avec la guerre, aux sirènes et aux bombardements. Mais beaucoup d'enfants sont très traumatisés par les sirènes qui hurlent tout le temps et à chaque fois, ils doivent se réfugier au sous-sol", explique Natalya. "Ils sont sûrs que l'Ukraine va gagner, mais ce ne sera pas rapide, ils pensent que ça va encore durer un moment". Et de souligner que lorsque la guerre sera gagnée contre la Russie, une autre guerre sera à gagner : "celle contre la corruption qui gangrène le pays". Mais elle reste confiante en l'avenir.
Un pays tourné vers l'Europe
"La Russie pensait pouvoir en quelques jours rétablir son impérialisme, elle pensait que l'Ukraine était sa petite sœur… mais depuis trente ans on a de plus en plus de différences avec elle. Sa "petite sœur" se tourne vers l'Europe, vers la démocratie… On va rétablir notre frontière du début, idéalement comme avant 1991 avec le Dombass et la Crimée". Quant à la question de l'aide européenne à l'Ukraine : "l'année dernière, j'ai été surprise par la solidarité énorme, ça m'a touchée énormément et ça m'a impressionnée. Je pense qu'aujourd'hui on est toujours bien aidés", conclut-Natalya.
Ecoutez ici le témoignage de Natalya Deren:
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