La décision a été prise par une délibération en conseil municipal à Bihorel le 15 décembre dernier. Le terrain du presbytère, qui appartient à la Ville, est mis en vente et fait l'objet d'un appel à projet pour la construction de nouveaux logements. "Il s'agit d'imaginer un joli projet qui puisse s'insérer dans le site, d'un point de vue architectural, indique le maire Pascal Houbron. Le deuxième point est de bien respecter la donation faite par le curé Flavigny en 1872." Cette donation, qui a permis de céder le terrain et la grande maison qui sert de presbytère, impose une fonction presbytérale au terrain. Une spécificité qui est bien inscrite dans l'appel à projet qui indique qu'il faut proposer "un espace mutualisé et modulable d'environ 180 m2 intégré au bâtiment principal avec un accès indépendant extérieur en respectant les normes PMR [Personnes à mobilité réduite, NDLR]", pour que les activités paroissiales puissent se poursuivre.
L'édifice actuel, une belle maison bourgeoise de la fin du XIXe siècle, ne sera pas conservé et ne présente pas de caractère architectural particulièrement remarquable. "La rénover aurait coûté au moins un million d'euros", indique le maire qui ne cache pas que l'intérêt du projet est aussi de réaliser une belle opération financière. "La Ville est dans des contraintes budgétaires fortes. Avec ce projet, nous récupérons un financement sur la cession [le terrain est estimé à 800 000 euros, NDLR] et de nouvelles ressources fiscales grâce à de nouveaux appartements."
Au Cœur de Bihorel s'inquiète de l'avenir du site
Au fil de l'avancée de la concertation sur l'avenir du presbytère, une association d'habitants, qui compte aujourd'hui environ 150 membres, s'est créée. Au Cœur de Bihorel a comme premier objectif de faire respecter l'esprit de la donation de 1872.
Selon elle, l'appel à projet lancé par la Ville est trop vague et pas assez restrictif pour les promoteurs. À tel point que l'association prévoit de déposer un recours au tribunal administratif pour faire annuler la délibération du conseil municipal sur la vente du terrain.
Les membres ne sont cependant pas tous d'accord sur le projet qu'ils souhaitent voir sur le terrain. "Certains travaillent à une solution qui conserverait le presbytère actuel avec la construction de quelques logements à la place de l'actuelle salle annexe, indique le président de l'association, Rémy Lemaire. Cela permet la préservation du patrimoine mais moins de logements seront construits." L'autre solution privilégie un bâtiment nouveau mais propose une réflexion poussée sur le type d'habitat, pour qu'il ne s'agisse pas d'une simple opération immobilière. "Le lieu est chargé d'un message d'accueil aux autres qui n'est pas pris en compte dans les termes de l'appel à projet, poursuit le président. Il faudrait qu'il y ait de la place pour différentes personnes, d'âges, de conditions sociales, de conditions de revenu, pour que ce soit un lieu de vie et pas seulement un lieu d'habitat."
La maire, Pascal Houbron, assure que l'habitat prévu doit se faire dans le cadre "de la mixité sociale et intergénérationnelle", même s'il a volontairement voulu que l'appel à projet ne soit pas trop contraignant, pour ne pas freiner les ambitions des promoteurs. Ils ont jusqu'au 14 avril pour déposer un dossier de candidature. La sélection du candidat retenu se fera au mois de mai. "Nous avons constitué un jury, avec le diocèse et la paroisse évidemment, et des membres de la société civile, pour faire le choix."
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