Au lendemain du terrible séisme qui a ravagé la Turquie, ils s'étaient empressés d'aller porter secours à la population mercredi 8 février. Trois des cinq bénévoles de l'association Pompiers Missions Humanitaires, basée à Ifs, sont revenus mercredi 15 février. Exténués par leur mission, mais aussi par les conditions difficiles sur place - dormir dans des tentes alors que règne un froid glacial - et un léger sentiment d'insécurité, ils ont préféré écourté leur séjour, qui devait durer une dizaine de jours.
C'est au bout de plus de 24 heures de trajet qu'ils ont pu arriver sur place. "Le premier mot qui me vient à l'esprit est 'capharnaüm', lance Catherine Quitaine, infirmière à la retraite. C'est aussi de la désolation devant un tel paysage. Il faut vraiment le voir pour le croire."
Venir en aide
Mais pas le temps de contempler ce triste spectacle, les secouristes doivent trouver un endroit pour poser leurs quartiers. "Tout de suite, des jeunes qui ont entendu des voix sont venus nous chercher", se rappelle Axel Pecquinot, sapeur-pompier volontaire. À l'aide d'un vibrascope, une caméra pouvant passer à travers les décombres, ils repèrent une victime et la sorte, vivante, des décombres. Pendant ce temps, l'autre moitié de l'équipe installait le camp.
Des bénévoles organisés
S'ensuivront ensuite des soins et des soins, les secouristes étant bien aidés par un membre de l'équipage d'origine turc pour la traduction, mais aussi par un autre bénévole d'Aides Actions Internationales Pompiers de Haute-Loire qui, lui, parlait arabe. "On a vraiment fait ça bien, avec une file d'attente, un petit sas pour ne pas se faire encombrer. On donnait au blessé un petit papier avec son traitement à prendre, pour qu'il sache aussi s'il devait revenir dans les prochains jours…", explique Axel Pecquinot. Des plaies, des traumatismes, des fractures… Les habitants présentaient diverses blessures à la suite de ce séisme extrêmement violent (magnitude 7,8).
Le matériel emporté par les secouristes en Turquie.
Les bénévoles ont maintenant quitté le secteur où tout est détruit, "ou à détruire, tellement les immeubles encore debout sont fissurés", selon le sapeur-pompier. De longues minutes après avoir posé le pied en Normandie, Catherine Quintaine avait encore son sac sur le dos. "C'était un peu ma protection pendant tous ces jours, et là, je ne suis pas prête à le déposer, même s'il est très lourd ! Je n'ai pas encore vraiment atterri je crois", plaisante-t-elle malgré tout.
Le témoignage des bénévoles
Seconde mission annulée
Une deuxième mission devait s'envoler pour la Turquie, mais elle a été annulée. Le président Mickaël Richomme, qui devait en faire partie, a préféré ne prendre aucun risque. "On n'était pas sûrs d'obtenir toutes les autorisations de la part de la Turquie, donc j'ai décidé d'annuler la mission." Il se souvient notamment d'une opération de secours après un tsunami en Indonésie : il décide de se rendre sur place mais restera finalement bloqué quatre jours à la douane de Jakarta, où on ne l'autorisera pas à entrer dans le pays. Il a alors rebroussé chemin.
"Et puis, tout cela engendre des frais, donc il faut être sûr de son coup, nous sommes une association, on ne joue pas avec l'argent des donateurs." Pour cette seconde mission, 400 kg de médicaments venaient d'être acheminés de Paris. Ils finiront bien par servir.
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