Retour en enfance assuré grâce à la chasse au trésor créée de toutes pièces par le passionné du genre, Benjamin Reynes, 28 ans. Originaire de Montpellier, il a vécu à Amiens jusqu'à ses 20 ans avant de partir à Paris, où il habite encore aujourd'hui et où il exerce en tant que doctorant en littérature médiévale à l'Université Paris Cité. Pour cet amoureux d'histoire, il était tout naturel de commencer par la Normandie pour lancer une chasse au trésor : une région avec une histoire passionnante, qui parle à son cœur de médiéviste ; un patrimoine exceptionnel ; des paysages qui invitent à la rêverie et beaucoup de terrains publics…
À la clef de cette chasse au trésor grandeur nature : un marque-page d'inspiration médiévale, appelé "Le signet d'Alberic", en or jaune et serti de diamants, d'une valeur brute de 2 500 euros, réalisé par Claire Cachelou, maître artisane des métiers d'art en Normandie, à Évreux.
Entretien avec le génie de la chasse au trésor et sa complice aux mains d'or.
Benjamin Reynes, les énigmes de cette chasse au trésor ont toutes un lien avec la Normandie, quel est l'objectif de celle-ci ?
Benjamin Reynes : Le but est de "brasser" un nombre de sujets assez divers, de faire croiser aux chercheurs différents lieux, différents personnages, différentes données culturelles sur la Normandie. Pour l'introduction des énigmes, c'est Albéric, le descendant fictionnel de Guillaume le Conquérant, un historien chevronné, toujours la tête dans les manuscrits, qui a décidé de cacher un magot sur les terres de son ancêtre. Pour la petite anecdote, cette histoire s'inspire d'une réalité : j'avais lu il y a quelque temps que les séquençages ADN avaient permis de retrouver la trace du dernier descendant de Guillaume.
Pouvez-vous nous faire un bref rappel historique sur cette période de l'histoire en Normandie ?
Benjamin Reynes : Rollon est le premier chef viking à avoir réussi à négocier avec le roi des Francs, Charles le Chauve, l'établissement des peuples venus de Scandinavie sur ce qui fut baptisé le duché de Normandie. C'était au début du Xe siècle. Guillaume le Conquérant, quant à lui, est le fils bâtard de Robert le Magnifique et d'Arlette de Falaise ; il fut duc de Normandie puis roi d'Angleterre dans la seconde partie du XIe siècle. D'ailleurs, en 2026-2027, la Normandie fêtera les 1 000 ans de sa naissance à Falaise : peut-être une deuxième chasse au trésor pour marquer le coup ?
Comment ça marche si on veut participer à cette chasse au trésor?
Benjamin Reynes : C'est très simple, il suffit d'acheter la chasse au trésor sur le site trouve-un-tresor.com ; je précise que ce site a été fait sur mesure pour servir de plateforme de diffusion des chasses au trésor en France. Il est la réalisation de mon frère Jonathan Plantey, web-développeur. La chasse au trésor est en prévente à 11 euros jusqu'au 19 avril 2023, date de lancement de la chasse, puis restera accessible aux retardataires après le début du jeu, au prix de 15 euros.
Est-ce qu'un débutant peut participer à cette chasse au trésor et quelles sont les qualités requises pour y participer ?
Benjamin Reynes : Le niveau des énigmes est variable, mais plutôt relevé. Vous ne pensez tout de même pas qu'Albéric a rendu la tâche facile aux chercheurs ?! Elles exigent selon moi trois qualités :
1) l'astuce : les mécaniques de résolution demandent un œil affuté et de l'imagination.
2) la curiosité : la ou les personnes qui trouveront seront des fouineurs. Les énigmes que j'ai créées exigent quelques recherches sur Internet. Rien d'érudit certes, mais tout de même !
3) la logique : tout s'enchaîne de façon très logique, et il faut donc être persévérant tout en suivant le fil des énigmes.
Benjamin Reynes en pleine réflexion sur la chasse au trésor normande. - Benjamin Reynes
Parlons un peu de ce fameux trésor, vous avez choisi Claire Cachelou, maitre artisane en métier d'art, pour le fabriquer, quel est cet objet ?
Benjamin Reynes : Le trésor est un marque-page en or, diamants et grenat, qui s'inspire des signets à roulette médiévaux (les marque-pages d'il y a mille ans, pour aller vite !), mais ce n'est pas cela qui est caché sous terre. C'est une contremarque de ce marque-page en or qui est enfouie, accompagnée des instructions pour le ou les gagnants. Une fois déterrée, la contremarque devra être échangée par le vrai marque-page, à l'occasion d'une cérémonie officielle de remise du lot. L'idée du marque-page vient de Claire Cachelou, que j'avais contactée en septembre et qui avait accepté de se lancer dans l'aventure à mes côtés ! J'admire beaucoup son travail, son ouverture d'esprit et son grand professionnalisme. C'est elle qui, du reste, a créé les lots d'à peu près toutes les dernières grandes chasses au trésor en Normandie (L'or des celtes, L'amulette de Rollon, entre autres…). Elle était toute désignée pour le projet !
De la rencontre à l'idée…
C'est à la suite d'un message envoyé par Benjamin Reynes à Claire Cachelou que le projet a pu voir le jour. Claire, maître artisane en métier d'art, diplômée de la Haute École de Joaillerie à Paris et Ébroïcienne depuis plusieurs générations, a tout de suite été emballée par le projet. Un projet quasiment sur mesure pour cette femme au parcours incroyable. À 23 ans, Claire Cachelou crée l'Atelier Clarat à Évreux et fonde en 2018 L'art du geste en Normandie, ayant pour mission de transmettre les savoir-faire des métiers d'art à travers le patrimoine culturel du territoire normand. À la suite d'un concours organisé par le salon Festiv'Art à Évreux, elle se passionne pour la création de pièces thématiques liées à la région. Reconnue pour cette spécificité dans le domaine de la joaillerie, l'office du tourisme du Grand Évreux et le Comité régional du tourisme de Normandie lui permettent ainsi de réaliser plusieurs créations emblématiques pour des chasses au trésor.
Qu'est-ce qui vous a motivé dans ce projet proposé par Benjamin Reynes ?
Claire Cachelou : Passion et partage des connaissances sont les maîtres mots de mon parcours. Participer à une chasse au trésor en réalisant son trophée est une formidable opportunité de rencontres et de transmissions. Ainsi, Benjamin Reynes permet une circulation des connaissances, de rassembler des professionnels et d'offrir une visibilité sur le geste de l'artisan à travers la noblesse des matières et le patrimoine culturel du territoire normand. Ses choix, ses volontés artistiques et surtout sa grande connaissance professionnelle renforcent la réussite et le succès d'un tel événement. L'initiative de Benjamin Reynes est courageuse et nécessite beaucoup d'investissement personnel et je le remercie de me permettre de participer à cette belle et grande aventure.
Est-ce qu'on peut avoir plus de détails sur ce fameux trésor que vous fabriquez de vos propres mains ?
Claire Cachelou : Le signet d'Albéric prend la forme d'un marque-page en or, serti de gemmes et de diamants. Le processus de création évolue grâce à plusieurs esquisses au crayon sur simple papier et de maquettes afin d'en étudier les volumes. C'est comme cela que je procède à la préparation mentale de mes gestes sur la matière or, à l'aide de mes outils sur mon établi de joaillière. Pour réaliser cet objet-bijou, j'invite Stéphane Novat, lapidaire (artisan qui taille et grave des pierres précieuses), à parfaire la taille d'un joli grenat ancien. Mes recherches, esquisses et techniques de travail sont consignées et feront l'objet d'une présentation lors de la remise du trophée.
Alors, vous avez envie de trouver ce merveilleux trésor ? Inscrivez-vous sur trouve-un-tresor.com et attendez le 19 avril afin de démarrer cette merveilleuse aventure.
Ce grenat ancien réhaussera le marque-page. - Claire Cachelou
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