Des bâtiments sont déjà sortis de terre
Vrai. Le bâtiment de biologie est utilisé depuis quelques jours par la génétique, le premier service à avoir effectué le transfert. Le bâtiment logistique pharmacie administration est déjà bien visible, mais ne sera réceptionné qu'au mois d'avril. Le transfert va se dérouler en plusieurs étapes et devrait être terminé d'ici le mois de mai, car il n'est pas possible d'interrompre l'activité. Pas de retard pour le moment, puisque "tout se déroule comme prévu, nous sommes dans les temps", se félicite Lucie Lescot, directrice adjointe du CHU en charge de la reconstruction de l'hôpital.
Le déménagement dérange les patients
Faux. Les deux bâtiments évoqués n'accueillent pas de public, malgré leur superficie totale de 20 000 m2 et le fait qu'ils regroupent l'activité d'environ 500 personnes. "Il n'y a aucun impact pour le grand public, la continuité de service est assurée", affirme Lucie Lescot. Quand le transfert devra s'effectuer pour les hospitalisations, le CHU essaiera d'accueillir au maximum les nouveaux patients dans le futur édifice. Les autres devraient être déplacés en ambulance, tout simplement.
Une nouvelle tour va être construite
Faux. Il y aura deux grandes entités qui ne dépasseront pas les cinq étages. Un bâtiment d'hospitalisation, pour les patients devant rester sur place, et un autre dit de consultation et d'hospitalisation de jour. Il y aura en tout 1 397 lits, dont 85% seront dans des chambres individuelles. Puisqu'une majorité des équipements des chambres et des salles de soin seront neufs, le déménagement est simplifié. Pour le reste, eh bien, ce sera dans des cartons !
Le fonctionnement du nouvel hôpital doit faciliter le parcours du patient
Vrai. C'est même l'objectif principal de cette reconstruction. "On va être en mesure d'accueillir un patient et de lui permettre de passer des examens sur des spécialités différentes sur une seule journée, promet Lucie Lescot. Nous allons regrouper toutes les spécialités sur un plateau de consultation. Ce sont les spécialités qui viennent au patient, il ne se déplace plus." Fini donc d'aller d'étages en étages et de se perdre dans ce labyrinthe qu'est le CHU.
La tour va être démolie aussitôt
Faux. Une réflexion sur l'avenir du bâtiment haut de 23 étages est en cours, mais rien n'est acté pour le moment. "Une pré-étude a été lancée, mais sa démolition coûte trop cher", affirme la directrice adjointe.
Michael Joubert, professeur et rockeur
Il a étudié au CHU à partir de 1993 avant d'y être titularisé au service endocrinologie. Depuis, il a seulement été infidèle deux années à l'hôpital de Caen, pour celui du Havre.
"Lorsque j'étais interne, on a formé, avec trois autres médecins, les Water Bears, un groupe de rock dont je suis le batteur", lance Michael Joubert. Il lui arrive donc de troquer sa blouse et de performer au CHU lors de divers événements. Il se dit ravi du changement de bâtiment à venir, car il y voit "une belle opportunité de mettre en route un outil aussi important". Et aussi l'occasion de grimper moins souvent les escaliers. Il assure monter parfois l'équivalent de 30 étages par jour. "Ça fait du sport gratuit !", remarque-t-il.
Sandrine Beigenger, agent de services
Entrée en 2005 au CHU, elle est aux petits-soins des patients. Distribution des repas, ménage dans les chambres, elle s'occupe de tout.
Dans cette tour qui peut parfois être "un grand bazar", - Sandrine Beigenger la surnomme "la tour infernale" - elle essaye d'apporter de la joie de vivre aux patients. Elle est passée par de nombreux services au sein d'un bâtiment qu'elle surnomme sa "maison", et aime toujours rire avec ses collègues. Mais cela ne l'empêche pas d'être "contente du changement et du renouveau à venir". D'ailleurs, elle sait que voir le paysage sans la tour lui fera "bizarre", elle qui ne rompt jamais le lien, puisqu'elle la voit depuis son jardin !
Frédérick Leroy, chargé de sécurité
Il a débuté comme agent de sécurité en 1999, avant de gravir les échelons. Ayant accès partout, il connaît les moindres recoins de la tour sur le bout des doigts.
"Mon but est de ne pas perdre les pompiers", explique-t-il. En cas d'incident dans le CHU, il est celui qui guide les secours, armé de ses connaissances et de plans. Il a cumulé les kilomètres et les rondes dans la tour, mais affirme "croiser des nouvelles têtes tous les jours". Alors, quel est son endroit préféré ? "Le niveau 4, où l'ancien PC sécurité était situé, dans l'antre de la bête." Et l'étage qui offre la meilleure vue ? La terrasse du 22e évidemment, "car c'est vraiment impressionnant au début, on y voit la mer ou la cathédrale de Bayeux".
Tour mythique : ils racontent leurs souvenirs
Ils font presque partie des murs. Présents pour certains depuis le siècle dernier au CHU de Caen, ils naviguent quotidiennement dans cette tour qui fourmille comme une petite ville. Entre souvenirs douloureux, nostalgie anticipée ou anecdotes amusantes, ils reviennent sur toutes ces années passées ici, et se projettent dans le nouvel hôpital.
Catherine Lewin,
cadre de santé
Originaire de Corrèze, elle a débarqué
au CHU et en Normandie en 1997.
Sans repères à Caen, elle a noué de nouvelles relations amicales sur son lieu de travail.
Après sa formation d'infirmière, Catherine Lewin se retrouve à suivre son conjoint, muté en Normandie. "Pour moi, c'était partir dans le Nord", sourit-elle. Alors, avant le grand départ, elle décide de se chercher du travail et décroche un entretien au CHU caennais. "Il n'y avait pas de GPS à l'époque, mais on m'a dit 'vous allez voir la tour de loin, pas de panique'. C'était vrai !" C'est ainsi que Catherine Lewin a fait ses premiers pas dans le Calvados, sur l'avenue de la Côte de Nacre. Éloignée de ses connaissances, c'est par le travail qu'elle a rencontré ceux qui deviendraient ensuite des amis. "J'avais comme préjugé que les gens du Nord étaient un peu froids, se remémore-t-elle. Mais j'avais tout faux, j'ai fait des rencontres exceptionnelles ici. Puis, les moments difficiles permettent de nouer des liens.". Celle qui est devenue au fil des années cadre de santé ne se voit maintenant plus quitter la région.
La tour du CHU est un lieu importantissime dans la vie de Catherine Lewin, qui lui a même apporté des moments de gaieté. Mais elle ne vit pas le futur déménagement comme un déchirement. "Je vois ça comme un challenge. Il y aura une véritable effervescence, c'est quelque chose d'extraordinaire, car un cas rare." En attendant, elle scrute au quotidien l'évolution des travaux, et connaît tellement les lieux qu'elle remarque chaque changement. "Parfois je me dis, 'tiens, l'arbre ici a disparu'."
Sandrine Fauchoux, aide-soignante
Elle est entrée au CHU en 1992 et a commencé par des remplacements. C'est des années plus tard qu'elle est devenue officiellement aide-soignante.
Affectée au service diabétologie depuis deux ans, Sandrine Fauchoux a voyagé entre les étages du CHU, et assure qu'elle sera présente "le jour de sa destruction". Passée par toutes les émotions, elle a un tas d'anecdotes. Exemple. "Un patient pour qui c'était une question de jours n'avait pas le droit de sortir fêter Noël en famille. Nous avons fait le forcing auprès du médecin et il a cédé. Au moment de partir, le patient a eu un moment de lucidité et s'est retourné en pleurant, nous remerciant d'un geste", raconte avec émotion la soignante.
Les places de stationnement, sujet d'inquiétudes
Le nouveau CHU devra posséder assez de places de stationnement pour éviter bien des désagréments.
Y aura-t-il assez de places de stationnement, pour les usagers mais aussi pour le personnel ? En construisant les nouvelles infrastructures sur d'actuels parkings, la capacité pourrait en effet en pâtir. Pas du tout, selon Lucie Lescot, responsable de la reconstruction de l'hôpital. Initialement, 3 500 places sont disponibles pour les automobilistes aux abords du CHU, et cela devrait rester plus ou moins ainsi, avec peut-être même un léger gain de quelques dizaines de places. Pour s'en assurer, des travaux sont en cours.
Simplifier la vie du patient
"Un parking en silo de 850 places viendra compenser la perte générée par le chantier", explique Lucie Lescot. Sa livraison est prévue pour septembre et il sera réservé au personnel dans un premier temps. Toujours dans cette démarche de faciliter les choses pour les patients de l'hôpital caennais, la distance entre les bâtiments et le parking devrait être réduite. "On va rapprocher les patients des accès principaux, promet la directrice adjointe chargée des infrastructures. Le projet est conçu avec une rocade qui ceinture l'ensemble du site, permettant de desservir tous les bâtiments sans avoir à entrer au cœur de la place principale, qui reste réservée aux piétons et aux mobilités douces."
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