C'est une réelle avancée pour la lutte contre le cancer de la prostate. Depuis six mois maintenant, le centre Henri-Becquerel de Rouen, qui lutte au quotidien contre différents cancers, utilise un nouveau traitement contre celui de la prostate chez les hommes. "C'est une nouvelle modalité thérapeutique qui repose sur l'administration d'un produit radioactif", explique Agathe Edet Sanson, médecin nucléaire au centre Becquerel.
"Ce produit radioactif va cibler les cellules cancéreuses de la prostate"
Si plusieurs traitements existent déjà pour les hommes atteints de cancer de la prostate, il arrive parfois que leur efficacité ne soit pas toujours optimale pour certains patients. Depuis six mois, le centre Becquerel en utilise un nouveau : la Radiothérapie interne vectorisée (RIV). "Ce produit radioactif va cibler spécifiquement les cellules cancéreuses de la prostate et va pénétrer dans les cellules. Cela permet de freiner le développement de la maladie", relate Agathe Edet-Sanson.
"Entre 20 et 25 patients sont pris en charge pour ce type de traitement"
Depuis l'utilisation de cette RIV, "entre 20 et 25 patients sont pris en charge pour ce type de traitement", affirme la spécialiste, qui ajoute : "Ce traitement peut être administré aux patients depuis environ un an pour ceux qui ont un cancer de la prostate évolutif et qui résistent déjà à ceux qui sont proposés jusqu'à présent."
"Il s'injecte par voies veineuses et nécessite une hospitalisation relativement brève dans un service adapté à utiliser la radioactivité. Quatre à six injections qui sont espacées de six semaines sont nécessaires", poursuit-elle. En général, le patient hospitalisé reste en chambre une trentaine de minutes.
Qui peut bénéficier de ce traitement ?
"Il faut au moins avoir reçu deux hormonothérapies et une chimiothérapie pour être considéré comme réfractaire au traitement habituel. Dans ce cas de figure, on peut le proposer aux patients, indique la médecin nucléaire. On présente le dossier du patient dans des réunions à d'autres professionnels comme des urologues, des oncologues et des médecins nucléaires pour savoir si ce patient pourrait tirer bénéfice de traitement."
Mais la démarche demande du temps. "Une fois que le patient est éligible, on réalise un bilan puis on lui explique les modalités. Ensuite, les convocations sont données pour l'administration du traitement." Compte tenu de la radioactivité du produit injecté, les patients doivent se rendre dans des chambres radio protégées et respecter certaines règles d'hygiène plutôt strictes.
Des observations significatives
"Pour plus de la majorité des patients, on observe soit une diminution des douleurs osseuses, soit une diminution du PSA, un dosage biologique chez l'homme." Au total, une dizaine de services en France proposent ce type de traitement. "Peu de centres les proposent parce que ça nécessite une structure et une formation du personnel spécifiques et un investissement de temps pour mettre en place ce parcours de patients."
"Le lutétium, un élément radioactif qui permet la destruction des cellules cancéreuses"
Pierre Bohn est radio pharmacien au centre Becquerel. "Je suis spécialisé dans la manipulation de produits radioactifs. Avec ce nouveau traitement, on met en place cette nouvelle thérapie basée sur le lutétium, un élément radioactif qui permet la destruction des cellules cancéreuses."
Mais à cause de la radioactivité du produit, "il faut avoir prévu au moins trois semaines au préalable, l'arrivée du médicament pour le jour J. Il est produit dans une usine basée en Italie mais elle est à la limite de sa production, donc on doit gérer une certaine tension d'approvisionnement." Une fois le traitement reçu, l'équipe médicale spécialisée peut l'administrer au patient éligible.
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