Ce sont des visiteurs dont les mytiliculteurs se seraient bien passés. Les araignées de mer viennent en nombre depuis quelques années envahir les bouchots de la Manche. Si c'est une espèce qui a une utilité dans la nature selon les éleveurs de moules, sa présence en trop grand nombre devient un véritable problème pour eux. Chaque année, elles sont plus nombreuses et arrivent plus tôt dans les exploitations au large des côtes.
"D'années en années, nous voyons bien que la population d'araignées de mer ne fait qu'augmenter. Nous ne pouvions qu'anticiper que les prédations allaient commencer de bonne heure. Mais, franchement, là, décembre 2022, ça nous a vraiment, vraiment surpris", témoigne Loïc Maine à Bricqueville-sur-Mer. Les crustacés, qui arrivent habituellement au mois de mai, s'attaquent pour l'instant aux bouchots les plus loin de côtes, sur des moules en demi-élevages, qui ont été ensemencées à l'automne.
Des solutions pas toujours satisfaisantes
Loïc Maine a plusieurs solutions en tête pour lutter contre l'invasion des arachnides des mers, comme poser un filet en plastique sur les bouchots. Mais cela ne lui plaît pas. "Cette 'protection' relèverait de 490 tonnes de plastiques supplémentaires à traiter par an. Ce n'est pas l'air du temps", explique-t-il. Il n'est pas favorable à l'intrusion de grands prédateurs pour les araignées, car il n'y a pas de possibilité de maîtriser leur consommation du crustacé et ils peuvent avoir d'autres effets néfastes sur la biodiversité. Pour lui, le plus simple est de prélever plus d'araignées, et que les Français en consomment plus.
Un danger pour tout l'écosystème
Selon Loïc Maine, aussi premier vice-président du Comité régional de conchyliculture, ne pas traiter le problème des araignées de mer, c'est mettre en danger toute la filière pêche. "Il faut savoir aussi que les araignées de mer ne mangent pas que des moules. Que ce soit des juvéniles, que ce soit d'autres coquillages comme le bulot, ou comme le poisson, des poissons plats ou des poissons pélagiques… De toute façon, les œufs vont se retrouver au sol et les araignées vont les manger aussi. L'impact sur l'environnement de cette espèce est vraiment néfaste." Pour lui, il faut quand même des araignées, mais pas trop.
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