C'est le cœur lourd que Simon Ugolin, directeur artistique de l'Atelier Lucien, confirme à Tendance Ouest que le projet de Sous-Marin, vitrine culturelle du 105 qui sort de terre sur les quais de Rouen, est abandonné. Quatre ans de travail qui tombent à l'eau pour le collectif qui tient notamment le Quartier libre à Rouen, ex Friche-Lucien.
"C'est ultra-douloureux pour nous d'avoir pris cette décision mais on en est fiers", développe Simon Ugolin, surpris par des décisions de dernières minutes alors qu'il s'apprête à signer le bail avec la Métropolitaine, le porteur du projet du 105. Sur 1000 m2, le Sous-Marin, au rez-de-chaussée du nouveau hangar, devait être un "centre d'expérimentation culturel et festif" , un lieu pour "accueillir des œuvres d'art monumentales, des expériences mais aussi un restaurant et un disco-bar", qui devait être un bar de nuit. C'est là que réside tout le conflit entre l'Atelier Lucien et la Métropolitaine. Au moment de signer le bail, les heures de fermeture de l'établissement étaient de 23h en semaine pour la terrasse et de minuit pour l'intérieur, de minuit et de deux heures du matin pour le week-end.
Inacceptable pour le projet proposé par le collectif qui s'attendait à ouvrir son disco-bar jusqu'à 4h du matin les vendredis et samedis. "C'était très clair dès le départ", assure Simon Ugolin, qui indique même que l'espace qui leur était réservé a été déplacé pour être plus loin de l'hôtel 5 étoiles qui doit s'installer et limiter ainsi les nuisances sonores. Malgré les discussions, franches, entre la Métropolitaine et l'Atelier Lucien, aucun accord n'a pu être trouvé sur la question. "Il y avait d'autres problèmes sur le bail comme le fait que l'on ne pouvait pas avoir de fonds de commerce pour l'établissement." Pas question en tout cas pour l'Atelier Lucien d'imaginer un lieu de vie avec une terrasse qui ferme à 23h, quand celles du centre-ville de Rouen sont ouvertes jusqu'à 2h du matin.
"On ne pouvait plus embarquer nos proches là-dedans"
Pour l'Atelier Lucien, l'abandon du projet représente une perte de "sommes dingues" et d'énergie considérable, alors que Simon Ugolin assure que les équipes ont travaillé quotidiennement sur le Sous-Marin depuis plus de 2 ans. "On a même embauché un architecte qui travaille depuis deux ans sur le projet !" Il assure aussi que leur programmation était déjà prête aux deux tiers, ce qui a entraîné des frais d'annulation, même si une partie de cette programmation a pu être redirigée vers le Quartier libre.
Selon lui, "on était la caution culturelle du projet depuis l'abandon du théâtre par le Théâtre à l'ouest, et ils ne s'attendaient pas à ce qu'on abandonne..."
Mais une fois la confiance rompue, pas question pour le collectif de poursuivre l'aventure qui nécessitait de leur part un investissement de deux millions d'euros. "On avait impliqué nos proches, nos familles, nos amis dans le financement avec aussi des partenaires, des banques pour boucler le tour de table financier. C'était un projet énorme pour nous. On ne pouvait plus embarquer nos proches là-dedans" , confie-t-il.
"On adorait le projet Lucien"
Du côté de la Métropolitaine, porteuse du projet et gestionnaire du 105, Alice Pischiutta assure qu'ils "adoraient le projet Lucien" et indique qu'il n'a "malheureusement pas été possible pour différents points techniques et administratifs", sans vouloir entrer dans le détail. Avec désormais une case vide et l'une des vitrines du projet 105 qui tombe à l'eau, elle se tourne déjà vers la suite et veut afficher un certain optimisme : "La bonne nouvelle, c'est qu'on a beaucoup de demande pour cet espace avec vue sur Seine. Beaucoup de porteurs de projets se sont déjà montrés intéressés. On espère pouvoir faire des annonces bientôt", assure-t-elle. Un projet qui doit rester dans l'esprit du 105,"exigeant, vivant et populaire".
L'ouverture du 105 et ses différentes composantes devait être effectives d'ici le mois de juin, pour l'Armada de Rouen. Ce sera difficile pour la case de 1000 m2 laissée vide par l'Atelier Lucien. L'hôtel 5 étoiles, locomotive des lieux, dont on ne connait toujours pas le futur gérant, ne sera pas non plus livré à cette échéance.
L'avant-poste ferme également à la Poudrerie à Maromme
Également géré par l'Atelier Lucien dans la Poudrerie à Maromme, projet aussi de la Métropolitaine, l'Avant-poste, une guinguette de quartier, ferme aussi définitivement ses portes à la fin du mois. "On arrête toute collaboration avec la Métropolitaine", indique Simon Ugolin qui estime que le lieu n'est "pas du tout ce qu'on nous avait vendu".
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