"Je ne supporte plus l'azerty", clame Guy Hollier-Larousse, inventeur du PIAmot, et qui jure n'utiliser que son invention désormais. Il est, avec Hervé Lagrue, Damien Le Lann et Oumaima Assou, à la tête d'une start-up implantée à Louvigny et bien décidée à révolutionner la façon dont nous tapons notre texte sur un ordinateur. "Le PIAmot permet la saisie simultanée de plusieurs caractères", essaie de résumer Damien Le Lann. Ne pensez plus lettre par lettre, mais syllabe par syllabe. Et encore, plus de 10 000 raccourcis sont déjà créés pour vous faciliter la tâche. "On écrit SVP qui devient s'il vous plaît, prend en exemple l'inventeur. On appuie donc sur trois touches, contre quinze avec un clavier classique." Autre facilitateur de saisie : certains suffixes ou préfixes sont déjà enregistrés. Ainsi, les – tion, – ant ou autres ne nécessitent qu'une touche, et des formules utilisées au quotidien peuvent aussi être ajoutées. Le PIAmot, qui se branche sur tous les supports, est depuis le début de l'année disponible à l'achat pour les professionnels au prix de 1 000 €. Une formation est ensuite dispensée par la société, afin de vous accompagner lors de sa prise en main, pas si difficile. "Mais c'est un véritable défi de bouleverser les habitudes, reconnaît Damien Le Lann. Le clavier azerty est vieux de 150 ans. L'homme s'est modernisé, mais pas son clavier." Pour rendre accessible cette invention au grand public, l'équipe va lancer une campagne de crowdfunding. Il faudra acheter le clavier en avance, pour le recevoir d'ici Noël prochain. "On veut l'industrialiser, travailler son design et le rapetisser avant de le vendre", expliquent les gérants.
Haute vitesse de frappe
Au sein de cette entreprise aux 12 salariés normands, certains se forment quotidiennement sur l'engin pour écrire de plus en plus vite. "Notre ambition, c'est de pouvoir écrire aussi vite que l'on parle, mais ce ne sera réservé qu'aux meilleurs", glisse Guy Hollier-Larousse. PIAmot pourra ensuite offrir ses prestations à autrui. Exemple : rendre compte d'une réunion à l'écrit en quasi-temps réel. Mais cela va aussi dans le sens de rendre un service à la population. "Aujourd'hui, plus de 7 millions de Français sont sourds ou malentendants, rappelle Damien Le Lann. Ils sont exclus de la sphère médiatique. On peut imaginer pouvoir sous-titrer une émission de télévision en direct ou bien retranscrire une émission de radio." Démocratiser le PIAmot, un objectif qui ne se réalisera pas en quelques semaines, mais cette petite équipe de Normands pourrait bien révolutionner nos bureaux.
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